À l’occasion de son passage à Nantes pour la promotion de son quatrième album, Fragil est allé à la rencontre de Malik Djoudi. Il va être temps de se changer et de prendre des forces avant de monter sur la scène de la Bouche d’Air, ce 26 novembre. Malik Djoudi prendra quand même le temps de venir à notre rencontre pour répondre à nos questions. C’est tout en simplicité que cet artiste se présente. Auteur, compositeur et interprète, Malik Djoudi est un artiste français mêlant pop et électro. Après plusieurs années au sein de différentes formations musicales, c’est en 2017 que cet artiste débute sa carrière solo. Au cours de sa carrière, il s’est notamment fait connaître à travers le titre Point Sensible en collaboration avec Lala &ce. Il a également pu collaborer avec des artistes tels que Juliette Armanet, Etienne Daho ou encore Philippe Katerine.
Comme sur un fil un peu dangereux
Fragil : En écoutant ta discographie j’ai découvert un univers doux et sensible. D’ailleurs c’est ce premier mot qui m’est venue à l’esprit, sensible, après ma première écoute de ton album. Pour commencer j’aimerais que tu me parles de la place qu’à la fragilité dans ta musique.
Malik Djoudi : La fragilité pour moi c’est être dans l’instantané, arriver comme on est. Plus jeune, j’aimais bien ne pas me chauffer la voix pour qu’elle reste fragile, comme sur un fil un peu dangereux. J’aime ne pas être dans la perfection et ne pas la chercher, je la trouve belle cette fragilité. Elle peut être dure à atteindre parce que ça ne se répète pas sinon ça deviendrait moins naturel.
Réussir à se poser moins de questions
Sur la pochette de ton dernier album, on te voit courir vers la lumière, sortir d’une obscurité profonde. Tu sembles courir sans perdre haleine, un sourire au visage. On pourrait l’interpréter en ce demandant si ce n’est pas une représentation du passé et du futur. As-tu le sentiment d’avoir un besoin de rattraper le temps perdu ?
Malik Djoudi : J’ai plus l’impression d’avoir perdu du temps à me poser trop de questions sur des choses, parfois futiles. Je sais que je ne rattraperais pas le temps. Maintenant j’ai juste envie d’avancer dans la vie en me prenant moins la tête. Même si le monde qui nous entoure n’est pas facile, je me sens privilégié d’habiter dans ce pays même si c’est la merde. Je veux bien laisser mes petits problèmes de côté.
Tu nous as confié dans une autre interview avoir été un grand mélancolique mais que tu l’es de moins en moins. Comment certaines barrières ont-elles pu tombés ?
Malik Djoudi : Je ne sais pas vraiment faire des musiques joyeuses, il reste toujours un peu de mélancolie en moi. Aujourd’hui’ j’ai envie d’aller vers plus de lumière, d’éclats, de couleurs et ça va avec mon état d’esprit. J’ai l’impression que je fais ma musique et qu’elle m’aide à avancer. C’est un peu un dialogue entre nous. Je pense aller de mieux en mieux donc ma musique aussi, elle est plus ouverte moins mélancolique.
« Je joue toujours avec mes jouets d’enfant »
Dans le clip du morceau Vivant, on y voit un jeune garçon, protagoniste du clip. Si nous sommes bien attentif, on te voit à deux reprises dans ce clip. Une première fois à travers une paire de jumelles, ce jeune homme t’observe. Puis à ton tour tu observes ce jeune garçon sur son vélo. Quel rapport as-tu à ton toi enfant ?
Malik Djoudi : Je veux toujours faire en sorte que l’enfant que j’étais soit content de qui je suis aujourd’hui. Je garde toujours cet enfant en moi, il est toujours là. Je ne pense pas avoir changé d’état d’esprit de quand j’étais enfant et ça, j’en suis bien content. C’est peut-être aussi pour ça que je joue de la musique. Je joue toujours avec mes jouets. J’ai eu une enfance extraordinaire. J’ai été élevé par ma mère et ma grand-mère vietnamienne. J’ai ce sentiment de venir d’ailleurs.
Une salle comblée
C’est une salle comblée qui ressort du Pannonica. Dehors, malgré la pluie, les gens discutent, rigolent et partagent leurs avis. Malik Djoudi aura su ramener un peu de soleil au ciel gris de Nantes. Il continue sa tournée dans toute la France jusqu’en novembre 2025.