Installé sur la place Félix Fournier, le sapin à vœux invite les Nantais.es à exprimer leurs vœux sur de petits papiers recyclés. Ces derniers, une fois collectés, seront transformés par l’artiste locale Kami Art en des darumas (boîte à vœux) et maneki-neko japonais (chat porte-bonheur, dont la patte levée attire la chance et la prospérité). Ce projet, imaginé par la boutique Les P’tits Papiers dans le cadre du Noël des Commerçants et du Voyage en Hiver, s’inscrit une démarche écoresponsable et artistique. Mais au-delà de l’aspect esthétique et symbolique, cet arbre a-t-il vraiment eu un impact sur les commerces avoisinants ? Les avis des commerçant.es, qui ont pris part au projet, se révèlent partagés. Parmi les commerçant.es participant·es, on retrouve Aime Store, Café du Passage, L’Atelier F, Les P’tits Papiers, Théine et Violette et Moi.
Un impact émotionnel, mais pas économique
« L’impact est plus émotionnel que financier », reconnaît Anne-Sophie, créatrice de l’initiative et responsable des P’tits Papiers. « On a du mal à mesurer l’impact direct sur les ventes, mais c’est une manière d’animer la vie des commerces, surtout en ce moment où les travaux rendent l’accès au centre-ville compliqué. » L’initiative, inspirée par l’artiste Tadashi Kawata, a ajouté une dimension poétique à l’ambiance de la place. Les passants ont également pu découvrir l’art de la vitrophanie, avec des illustrations d’animaux créées par l’artiste nantais Arnaud Dauptain, et suivre les empreintes dessinées au sol pour découvrir les différentes boutiques et apprécier les œuvres.
Pour le patron du Café du Passage, cela n’a pas d’impact sur son commerce. Cependant, l’arbre à vœux a apporté une touche féérique à l’atmosphère du café : « Mon personnel et moi, on joue le jeu, on remplit des vœux chaque jour. Ce projet, c’est avant tout une belle décoration de Noël qui montre une cohésion entre les commerces. » s’exclame-t-il.
Des réserves pour l’avenir
Pour d’autres, l’expérience s’est révélée plus mitigée. La responsable du salon de coiffure L’Atelier F souligne que, si l’initiative est « collégiale et qu’il fallait bien commencer quelque part », elle n’a pas eu d’impact notable sur son activité. Résultat, elle n’envisage pas de participer à nouveau l’année prochaine. Même son de cloche chez Violette et Moi : « Ça ne nous amène rien. On ne le refera plus, mais ils ont eu le mérite de proposer quelque chose. ». Ces deux commerces soulignent néanmoins que cette initiative a permis de renforcer la cohésion entre les commerçant.es de la place Félix Fournier.
Malgré ces critiques, le sapin semble avoir trouvé sa place dans le paysage hivernal. Chaque jour, des vœux y sont déposés. La responsable des P’tits papiers nous témoigne aussi que dimanche dernier, une centaine de vœux ont été déposés par des passant.e.s curieux.euses ou inspiré.e.s, preuve que l’initiative a su toucher le grand public.
Un projet qui fédère malgré tout
Au-delà des chiffres d’affaires, ce projet semble avoir rempli un objectif plus symbolique : celui de rassembler les commerçant.es autour d’un projet commun. « Ce genre d’initiative crée du lien, même si il n’y a pas de retombées économiques », note le Café du Passage.
Anne-Sophie demeure persuadée de l’importance de ces animations pour redynamiser un centre-ville en difficulté : « Il est essentiel d’animer la vie des commerces et du centre-ville, surtout face aux travaux et à la difficulté d’accès »