13 janvier 2025

À Cosmopolis et au Café de la Perle : une expo pour rendre hommage à Yves-Marie Gillardeau et redistribuer son œuvre

Retraçant l’œuvre foisonnante du nantais Yves Marie Gillardeau, l'exposition "Yves-Marie Peintre Reporter - Entre chaos mondial et chaos intime" est à retrouver jusqu'au 19 janvier à Cosmopolis et au Café de La Perle. Portée par une association créée à la mort de l'artiste en 2021, cette rétrospective donne à voir une dernière fois les œuvres de l'artiste nantais et en profite pour toutes les mettre en vente. Les sommes récoltées financeront la production d'un livre du même nom que l'expo et les associations où Yves-Marie Gillardeau a laissé une trace de son passage.

À Cosmopolis et au Café de la Perle : une expo pour rendre hommage à Yves-Marie Gillardeau et redistribuer son œuvre

13 Jan 2025

Retraçant l’œuvre foisonnante du nantais Yves Marie Gillardeau, l'exposition "Yves-Marie Peintre Reporter - Entre chaos mondial et chaos intime" est à retrouver jusqu'au 19 janvier à Cosmopolis et au Café de La Perle. Portée par une association créée à la mort de l'artiste en 2021, cette rétrospective donne à voir une dernière fois les œuvres de l'artiste nantais et en profite pour toutes les mettre en vente. Les sommes récoltées financeront la production d'un livre du même nom que l'expo et les associations où Yves-Marie Gillardeau a laissé une trace de son passage.

Visible jusqu’à ce dimanche 19 janvier à l’espace Cosmopolis et au Café de la Perle, l’exposition « Yves-Marie Peintre Reporter, entre chaos mondial et chaos intime » retrace l’œuvre de l’artiste nantais Yves-Marie Gillardeau. Un titre qui pour Dominique Cesbron, commissaire de l’exposition, se veut le plus « représentatif de la démarche très complexe […] qui mélangeait plusieurs medium » de l’artiste peintre, acteur, et chanteur. Une rétrospective qui a vu le jour grâce à l’association Yves-Marie Peintre Reporter, créée par des proches de l’artiste quelques mois après sa mort en décembre 2021.

Un travail de longue haleine

Créée officiellement après avoir récupéré et stocké toutes les créations de l’artiste disséminer chez sa famille et ses proches, l’association commence alors en mars 2022 un lourd travail d’inventaire en vue de mettre en place l’exposition. Mohktar El Moktari, membre de l’association, avoue avoir passé énormément de temps « à feuilleter et lire la soixantaine de carnets » de l’artiste, allant de ses premiers aux Beaux-Arts jusqu’à son dernier  à l’hôpital. Un travail de longue haleine obligatoire pour retracer l’œuvre d’un artiste aussi productif qu’Yves-Marie Gillardeau, comme en témoigne son œuvre de 365 dessins « 1 dessin par jour pendant un an ».

« 1 dessin par jour pendant 1 an » d’Yves-Marie Gillardeau à Cosmopolis

Une exposition qui s’appuie sur le livre du même nom

Ce long processus ayant débouché sur la volonté de faire un livre, l’association contacte en juin 2023 le scénographe Dominique Cesbron pour avoir une nouvelle vision du projet. Celui-ci, explique surtout avoir contribué à renouveler et enrichir les réflexions sur le projet du livre. Livre qui aura d’ailleurs « donné l’ossature de l’exposition », indique Mohktar El Mokhtari. Du même nom que l’expo, cet ouvrage qui dépeint une grande partie de l’œuvre d’Yves-Marie Gillardeau aura permis au scénographe, en plus  des précieux écrits autocritiques de l’artiste laissés dans ses multiples carnets, de « structurer l’expo et de donner des grandes idées chronologiques ».

Dominique Cesbron à Cosmopolis devant l’une de ses œuvres préférées d’Yves-Marie Gillardeau : « Hommage à l’art libre, pop et brut ».

« Rendre hommage à l’homme et à l’œuvre »

Pour Dominique, commissaire de plusieurs autres expositions à Angers avec le collectif « Lucie Lom », « l’idée derrière cette expo, c’était de rendre hommage à l’homme et à l’œuvre » en montrant des travaux allant de 1986 jusqu’à sa mort en 2021 où il continuait à produire sur son lit d’hôpital. Travaux parmi lesquels on retrouve peintures, feuillets et quelques capsules vidéos dont des films avec son ami et colocataire de l’époque Charlie Mars, et des passages sur scène avec son groupe de punk rock « Les Massacrors ».

Toutes les œuvres d’Yves-Marie Gillardeau à vendre

En plus de l’hommage, le scénographe et membre de l’association Yves-Marie Peintre Reporter espérait aussi « profiter de la rétrospective pour vendre et répartir l’œuvre à des gens auxquels sa parle plutôt que de tout garder dans un grenier ». Des petits formats exposés à la Perle à ceux visible à Cosmopolis, tout est à vendre même si certaines pièces sont réservées à la vente aux enchères prévue samedi 18 janvier à 18h à l’espace Cosmopolis.

Mokhtar El Mokhtary et Dominique Cesbron devant les petites toiles d’Yves-Marie Gilardeau exposées au Café de la Perle

Si les fonds récoltés jusqu’alors ont déjà permis le financement du livre, Dominique Cesbron précise que le reste de l’argent sera « dispatché dans toutes les associations où  il (Yves-Marie Gillardeau) a travaillé ». Des ateliers de la Gobinière à Orvault où il a été prof, au Ateliers de l’Erdre à la Chapelle-sur-Erdre en passant par le Mali, le Sénégal et la Tchéquie où il a aussi travaillé pour des associations. Manière peut-être de poursuivre son œuvre pour l’association.

Informations utiles

Numa, originaire de Rezé, entretient un lien indéfectible avec Nantes, sa ville natale. Amateur de sport, il vibre au rythme du FC Nantes à la Beaujoire. Sa passion pour la culture se nourrit grâce aux manifestations culturelles nantaises tel que, le Festival des Utopiales. Nantes est pour lui une source inépuisable d'inspiration et de découvertes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017