31 janvier 2025

Les Ateliers en Scène à Trempo : « c’est une sorte de tremplin, un incubateur à groupe ! »

L’association Trempo à Nantes organisait ce mardi 29 janvier à partir de 19h30 les Ateliers en Scène. Un moment particulier pour découvrir de nouveaux groupes d’artistes amateur·ices adultes en concert sous le regard attendri de leurs professeur·es et de leurs proches venu·es les encourager. Ils étaient six groupes et une chorale pour porter la foule en délire

Les Ateliers en Scène à Trempo : « c’est une sorte de tremplin, un incubateur à groupe ! »

31 Jan 2025

L’association Trempo à Nantes organisait ce mardi 29 janvier à partir de 19h30 les Ateliers en Scène. Un moment particulier pour découvrir de nouveaux groupes d’artistes amateur·ices adultes en concert sous le regard attendri de leurs professeur·es et de leurs proches venu·es les encourager. Ils étaient six groupes et une chorale pour porter la foule en délire

C’est presque devenu un rendez-vous mensuel maintenant pour les artistes amateurices formé·es par les intervenant·es musicien·nes à Trempo. Ce 28 janvier, ces artistes étaient sous les feux des projecteurs. Au total six groupes et la chorale de Trempo, dirigée par Caroline Foulonneau, ont investi la scène à la Fabrique de l’Île de Nantes. Pour certain·es c’était leur grande première et pour d’autres, ce fut une nouvelle occasion de confirmer leurs talents dans des styles musicaux très variés.

Un moment de partage et de découverte pour un large public

Au rythme des vibrations sonores, des voix entrainantes souvent féminines, les différents groupes ont joué devant un public venu nombreux. Parmi elleux on retrouvait d’autres artistes amateurices formé·es par Trempo, les proches des groupes ainsi que les différents intervenant·es en scène comme David Frabolot, à la fois le coordinateur des ateliers et accompagnateur en percussion et en batterie pour certains groupes. Iels sont venu·es nombreux·ses pour soutenir leurs élèves. Ce fut le cas aussi de Caroline Foulonneau, professeur de chant depuis 4 ans à Trempo. Elle intervient dans de nombreuses activités de l’association: « j’anime la chorale, je donne des cours de chant, j’interviens auprès des professionnel·les dans les techniques vocales et j’encadre les ateliers des adultes et des jeunes ». Caroline est très contente de participer à ce projet car elle « s’y sent bien « et y voit une forme « d’horizontalité dans le travail ».

En outre elle est convaincue que les Ateliers en Scène permettent de révéler les talents des élèves : « c’est un super moyen, ils peuvent réaliser sur scène ce pour quoi ils répètent. Il s’agit pas d’être prêt pour y aller mais ils se testent, ils voient l’environnement du spectacle ».

Photo de Caroline Foulonneau chef de chœur de la Chorale de Trempo et professeur de chant pour les artistes professionnel·les et des ateliers. 28/01/2025

Les Ateliers Trempo offrent un cadre privilégié et des rendez-vous forts entres élèves et professeur·es

Pour le groupe « Les Recyclers » composé d’une bande de potes maintenant devenus pères de famille aux longues journées de travail, les ateliers leurs permettent de se retrouver chaque semaine pour s’entrainer. Pour eux, c’est l’équilibre idéal pour continuer leur passion et étendre leurs connaissances musicales, explique clairement le chanteur Mathieu : « Trempo donne un cadre, un espace, du matériel professionnel pour jouer sur scène et donne accès à des choix musicaux très variés ». Les formateurices de Trempo proposent aussi des activités spécifiques pour faire progresser les élèves et leur donner plus de choix dans la création de leur groupe afin de mieux les accompagner comme le précise Téo :  « je me suis inscrit à la voix pour travailler dans les ateliers mais je suis guitariste à la base et des ateliers sont proposés les samedis pour s’entrainer sur scène et sa posture. »

C’est aussi l’avis du  groupe Studio Carmin dont les membres se connaissent depuis plus d’un an pour certain·es : « Trempo nous apporte des rencontres, on est tous venus avec un désir de jouer collectivement. On est pas là seulement pour une pratique individuelle  » affirme Gabriel guitariste du groupe.

Photo du groupe Les Recyclers avec ses membres de gauche à droite :  Guillaume à la basse, Téo en chant, Benjamin à la guitare et Mathieu à la guitare et au chant. 28/01/2025

« On est biberonnés ici à Trempo »

C’est dans la bonne humeur que le récent groupe hétéroclite Studio Carmin a bien voulu revenir sur leur début aux Ateliers en Scène. Mélanie, la bassiste nous décrit comment le groupe s’est formé au sein de Trempo : « on remplit une fiche de préinscription basique et ensuite on nous répartit selon nos dispos et tranches d’âge dans des ateliers ». C’est en quelque sorte le fruit du hasard, le jeu de de la  « moulinette » souligne Sophie la guitariste avec un large sourire et mais elle admet :  » le jeu a bien fait les choses, on s’entend super bien et on se voit en dehors des répétitions. »

Ces membres viennent toustes de différents horizons musicaux et pourtant la dynamique fonctionne nous révèle Arnaud, un des chanteurs aussi connu comme« Nano ». Il est issu des scènes rap, slam et fait du beatboxing depuis plus de 5 ans : « on prend beaucoup de plaisir à jouer ensemble ».

Si la complicité est acquise dans ce groupe, pour Gabriel le guitariste, les ateliers de Trempo les ont poussés à devenir des artistes plus affirmé·es et leur ont donné des moyens pour réussir dans une ambiance bienveillante. Le musicien tire le constat suivant : « Typiquement c’est ce qui nous a amené ici plutôt qu’au conservatoire où là-bas à chaque fois que tu joues, tu sais que tu peux être jugé, il y a une relation plus hiérarchique de professeur à élève ».

Pour Sophie également, les élèves sont vraiment privilégiés et bien encadrés : « on est biberonnés ici à Trempo » avoue-t-elle et précise aussi : « on a la chance que les intervenant·es s’adaptent à tous les niveaux en valorisant notre travail. Les conditions pour jouer à Trempo, on les a nulle part ailleurs ».

Les autres membres comme Charles, aussi chanteur, savent que même s’ils paniquent et stressent sur scène, iels peuvent compter sur les encouragements et les applaudissement de leurs formateurices : « on arrive avec les chocottes au démarrage et sur scène avec un beau matos de pro. Les professeur.es ont toujours des mots doux et nous félicitent ».

D’après Gabriel, malgré leur attachement, le groupe est éphémère et ne durera pas forcément sur le long terme  : « il est difficile de se projeter car chacun d’entre nous va suivre sa voie et on s’est engagé.es sur une période d’un an ». En revanche, il affirme haut et fort que « les Ateliers en Scène c’est une sorte de tremplin, un incubateur à groupe ».

Rendez-vous le 6 mars 2025 pour le prochain Atelier en Scène à Trempo.

 

Professeur d’histoire-géographie, Pierre observe avec curiosité les changements de sa ville natale. Entre ses promenades à Chantenay, sa passion pour le backgammon et ses racines iraniennes, il explore à sa manière l’histoire et la culture.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017