Pour sa 8e édition de la Semaine du Film Palestinien, l’AFPS44 diffuse 14 films, documentaires ou courts-métrages portés par des Palestinien·ne·s dans 22 cinémas de la région. À Nantes, ce sont Le Concorde, Le Cinématographe et la Maison de quartier de Doulon qui mettent à l’honneur la culture cinématographique palestinienne. Les projections sont suivies de discussions animées par les membres de l’AFPS44 ou leurs partenaires associatifs de la Plateforme 44. Lorsque possible, se joignent aux débats les réalisateur·trice·s ou des expert·e·s afin d’échanger avec le public.
« Filmer, c’est résister »
La Semaine conserve la même thématique que les années précédentes : « filmer, c’est résister ». Pour le bénévole Eric Thomas, la résistance à l’occupation transparait dans les images au cinéma : « il y a toujours sous-jacent, même si c’est involontaire, [l’idée] de montrer leur vie telle qu’elle est. Et quand on voit des Palestiniens, dans leur vie, il y a toujours un aspect qui est lié à cette occupation ».
Lorsqu’interrogé sur les raisons qui ont motivé l’AFPS 44 à continuer de proposer cet événement aux nantais·e·s années après années, Éric Thomas répond en riant « ah bah, d’une part, parce que la première édition a eu du succès ! »
Blague à part, le Semaine du Film Palestinien « c’est aussi montrer que les Palestiniens, c’est une culture, ils ont de bons cinéastes et de bons acteurs. Nous, ce qu’on veut c’est que des gens soient attirés par le film ou le fait que ça parle de la Palestine, qu’ils en ressortent en ayant appris quelque chose et en ayant envie d’en savoir plus », mentionne le membre actif dans l’association depuis 10 ans.
Une sélection pour informer
L’événement est organisé par un groupe de bénévoles de l’association appelé la Commission cinéma de l’AFPS44. Chaque membre cherche des films de son côté avant d’en proposer au groupe qui choisit en fonction de deux critères : il ne faut pas que ce soit trop violent (pour être grand public) et il faut que cela suscite des discussions.
Dans leurs recherches, les membres de la Commission cinéma trouvent principalement des courts-métrages. Éric Thomas explique : « je pense que, déjà, ça demande moins de moyens, c’est plus facile à faire par les Palestiniens. Ça peut éventuellement même être fait sur place ». Les films sont plutôt des coproductions avec d’autres pays, comme la France, le Royaume-Uni ou la Norvège.
Un festival déjà bien entamé
Au Cinématographe le 31 janvier dernier, deux courts-métrages de fiction ont été présentés : Palestine Islands (2024) de Nour Ben Salem et Julien Ménanteau suivi de Une orange de Jaffa (2023) de Mohammed Almughanni. Pour le bénévole de l’AFPS44, les deux courts-métrages d’une vingtaine de minutes « parlent de deux choses différentes, mais c’est assez emblématique de la situation des Palestiniens ». Le premier suit l’histoire d’une petite-fille qui invente des stratagèmes pour que son grand-père aveugle puisse s’imaginer être de nouveau à la mer. Le second montre un jeune homme qui demande à un chauffeur de taxi de passer un checkpoint. Durant les échanges animés par Eric Thomas après le visionnement, le public a salué la sélection des films et a pu exprimer sa colère face au non-respect des droits de la personne.
Lors de la séance d’ouverture au Concorde mercredi 29 janvier, c’est 140 spectateur·trice·s qui sont venus voir Réminiscences en présence du réalisateur, Rashid Masharawi, et de la productrice, Laura Nikolov. Éric Thomas raconte que l’événement a ému beaucoup de personnes à la suite du témoignage d’une Française ayant habité à Jaffa lorsqu’elle était enfant, ville phare du film dont les parents du réalisateur sont originaires.
La Semaine du Film Palestinien est en cours jusqu’au 9 février 2025 dans plusieurs cinémas des Pays de la Loire. Pour voir la consulter la programmation complète : https://afps44.france-palestine.org/medias/files/programme-2025-1.pdf