Un « tea time de la honte », c’est ce que proposait le salon de lecture du LU à une dizaine de participantes samedi 15 février en compagnie de Margaux Manchon qui les a aidées à transformer des moments de honte en créativité.
Margaux Manchon, illustratrice nantaise
Margaux Manchon, alias Chat noir Chat blanc sur les réseaux, décrite comme une « professionnelle de la gêne » dans le descriptif de son atelier au LU, propose aux amatrices du salon de lecture de se replonger dans des souvenirs gênants, honteux pour pouvoir les exprimer à travers le dessin. Illustratrice sur Instagram, elle aime dessiner des petites histoires historiques, farfelues ou autobiographiques. Récemment elle utilise également son savoir-faire pour dénoncer les coupes budgétaires qui façonnent la « future culture du rien en Pays de la Loire« . En octobre dans le défi du Inktober, elle créé une planche par jour dans lesquelles elle décide de traiter «la honte» parce que «c’est un thème plutôt intéressant pour rentrer dans l’autobiographie» nous dit-elle. Elle explique que parler de moments de honte permet de «prendre de la distance et travailler l’autodérision. Si on ne vivait pas en société mais tout seul, on aurait pas honte !»
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Margaux Manchon devant les planches des participantes à son atelier.
Le salon de lecture
L’atelier du 15 février a été organisé par Fiona Nell, chargée de programmation et de coordination du salon de lecture du Lieu Unique, qui met en place tous les mois des ateliers gratuits et créatifs en tout genre avec des artistes nantais·es. Le but est pour ces dernier·es est de partager leur métier et leur savoir-faire. La programmation des ateliers s’étale de janvier à juin et on y retrouve entre autres du dessin, de l’écriture, de la dramaturgie et de la peinture.
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Dessin de son personnage au salon de lecture du LU.
Quand elle a été contactée par Fiona pour porter un atelier, Margaux n’était pas tout à fait partante : « quand elle m’a proposé de faire des ateliers j’ai dit « absolument pas » et finalement je me suis laissée entrainée». C’est avec ce petit trac que Margaux nous confie ces mots avant de commencer son atelier. Elle ajoute que« dans tous les cas je me suis dit que si c’est gênant ce n’est pas grave parce que c’est le thème.»
Transformer sa honte en histoire
C’est dans une ambiance chaleureuse, que 13 participantes, exclusivement des femmes, se retrouvent à évoquer leurs moments de honte sur le papier sur les conseils de Margaux. Enfant, adultes, dessinatrices, amatrices, débutantes… les profils étaient plutôt variés. «Moi ce n’est pas le dessin qui m’a attiré c’est plus de créer une histoire» raconte Anita adepte du salon de lecture qui a été intriguée par le descriptif de l’atelier. Des profils différents, mais toutes liées par des histoires de honte : soirées déguisées qui virent au fiasco, chutes, prises de paroles désastreuses, rendez-vous manqués… autant d’opportunités qualifiables d’honteuses. D’autres participantes comme Tiphaine, avaient plus d’attraits pour le dessin et trouvaient que c’était un bon moment pour prendre le temps de dessiner et «d’essayer d’illustrer des sujets qui [lui] tiennent à cœur mais de façon un peu plus joviale que ce qu’elles sont dans la vie».
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Les participantes de l’atelier au salon de lecture.
Après la création de son personnage farfelu, de l’histoire et puis des dessins, l’atelier se finalise au bout de 2h30 et les dessins sont accroché sur le mur du salon de lecture. Si l’atelier s’est bien déroulé avec des participantes ravies, Margaux ne prévoit pas refaire d’atelier d’ici là. On pourra toutefois la retrouver avec une nouvelle bande dessinée qui sortira d’ici la fin de l’année.