[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »Une pancarte scotchée sur la porte annonce la couleur : « Le groupe Swans jouant très fort et sur une durée longue, nous vous conseillons fortement l’utilisation de bouchons d’oreilles. Le concert est vivement déconseillé aux femmes enceintes et oreilles sensibles. » » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]
« Les cygnes sont majestueux. Ce sont de belles créatures, avec un tempérament de merde. », affirmait lors d’une interview, Michael Gira, chanteur et leader du groupe Swans (« cygnes », en anglais). Une description qui colle parfaitement à l’image du groupe : des chansons à l’esthétique parfaite, mais un meneur, à première vue, pas très commode. Swans n’est pas le genre de groupe auquel on peut facilement coller une étiquette : rock, expérimental, industriel, noise, post-punk, no-wave, drone… Difficile de s’y retrouver. Après trois décennies de carrière, des collaborations avec Sonic Youth, une quinzaine d’albums, de nombreuses séparations, métamorphoses et virages, le groupe new-yorkais composé aujourd’hui de Christoph Hahn, Norman Westberg, Christopher Pravdica, Paul Wallfisch, Phil Puleo et Michael Gira, revient sur scène avec The Glowing Man, son dernier album, sorti chez Young God Records et Mute.
[aesop_image imgwidth= »1024px » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2016/11/Swans_contre-champ.jpg » credit= »Merwann Abboud » align= »center » lightbox= »on » caption= »Christoph Hahn et Michael Gira » captionposition= »center » revealfx= »off »]
Il est 21h lorsque nous arrivons dans la salle micro de Stereolux qui affiche complet ce soir-là. Une pancarte scotchée sur la porte annonce la couleur : « Le groupe Swans jouant très fort et sur une durée longue, nous vous conseillons fortement l’utilisation de bouchons d’oreilles. Le concert est vivement déconseillé aux femmes enceintes et oreilles sensibles. » La salle est déjà pleine lorsque nous rentrons à l’intérieur. Sur scène, la majorité des membres du groupe semble avoir vécu et roulé sa bosse aux quatre coins du monde : cheveux blancs et barbichette au rendez-vous. Nous nous étions plus ou moins préparés à un live que tous les médias décrivent comme d’exception et à une tournée qui serait, selon les rumeurs, la dernière du groupe. Boules Quiès bien enfoncées dans les oreilles, nous sommes prêts à affronter les excès de décibels qui caractérisent Swans.
[aesop_image imgwidth= »1024px » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2016/11/Swans_affiche.jpg » credit= »Merwann Abboud » align= »center » lightbox= »on » caption= »Mise en garde inhabituelle » captionposition= »center » revealfx= »off »]
Une performance dont personne ne ressort indemne
Si le chanteur, Michael Gira, tourne le dos au public pendant les trente premières minutes (temps du premier morceau), ce dernier est quant à lui bien en face de la scène, les yeux écarquillés devant un groupe à la renommée mythique. Les premières paroles sonnent comme une grand-messe : une ambiance solennelle règne dans la salle et l’assistance se laisse rapidement entraîner par les lourdes vibrations et les riffs lancinants qui éclatent d’un bout à l’autre de la pièce. Les têtes s’agitent de haut en bas, le public semble déjà s’être engouffré dans un univers parallèle où il fait bon de s’abandonner complètement à la musique.
[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »L’assistance se laisse rapidement entraîner par les lourdes vibrations et les riffs lancinants qui éclatent d’un bout à l’autre de la pièce » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]
Le groupe offre une performance musicale et scénique impressionnante où l’effort collectif se fait sentir : chaque musicien semble plus qu’impliqué dans la réussite du concert et l’énergie déployée est renversante. Il faut dire que Swans ne fait pas dans la demi-mesure : Gira saute sur scène, agite les bras et enfonce même le micro dans sa bouche. Il ne manquera pas également d’engueuler les quelques personnes qui tentent de prendre des photos avec leur téléphone. La prestation est brute et sans artifices : pas de projections, de structures ou de décors. Contrairement à la musique, sombre, le jeu de lumières illumine parfaitement les six membres du groupe.
[aesop_image imgwidth= »1024px » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2016/11/Swans_chanteur.jpg » credit= »Merwann Abboud » align= »center » lightbox= »on » caption= »Michael Gira » captionposition= »center » revealfx= »off »]
Le concert de Swans est une expérience à vivre. Plus le concert avance, plus le public semble possédé, en transe : certains font du headbang, d’autres crient. Le set est assourdissant, écrasant, voire éprouvant. Les vibrations se ressentent partout dans le corps et donnent presque la nausée (on comprend mieux la mise en garde concernant les femmes enceintes). Les boucles musicales n’en finissent plus et Gira se donne entièrement sur scène : ses cris viennent du cœur et l’émotion se fait sentir dans la salle. Quelques personnes s’assoient, épuisées par ce concert pesant, mais épatant. Une chose est sûre : on aura eu l’impression d’assister à quelque chose d’unique, mythique, voire légendaire.
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Pendant 2h30, le groupe aura su fédérer un public éclectique, tant au niveau de l’âge, que du style. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, il faut le reconnaître : les cygnes sont des bêtes de scène.
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