Hier soir, en rentrant à la maison, le ciel était couvert. La pluie commençait à perler sur les vitres de la voiture et les essuie-glaces engagèrent leur ballet infernal avec ce petit couinement strident, qui nous hérisse le poil, à intervalles réguliers. Et puis là, au milieu du ciel, une lumière blafarde qui clignote. Un avion passe dans un nuage lourd et épais et le transperce d’une aura lumineuse pour le transformer, l’espace d’un instant, en veilleuse cosmique. Frôlant l’accident, captivée, la tête relevée vers ce spectacle extraordinairement devenu ordinaire, un appareil de plusieurs tonnes volant au dessus de nos têtes. Merveille technologique.
Pendant ce temps-là, au Kazakhstan, le français Thomas Pesquet, accompagné de l’Américaine Peggy Whitson et du Russe Oleg Novitsky, s’apprête à une envolée historique, ou plutôt dira-t-on à une propulsion en orbite… Rien que ça !
On a tous rêvé un jour de se transformer en Buzz l’éclair, pour pouvoir se catapulter vers l’infini(iiiii) et l’au-delà(ààààà).
Tu veux faire quoi plus tard ? « Astronaute », les yeux écarquillés, gros comme la super lune ! Et puis bon, un beau (mais triste) jour, on s’aperçoit que le moindre voyage en voiture, passé à arpenter les routes sinueuses, nous donne des bouffées de chaleur, un teint livide et des haut-le-coeur nauséeux.
Ils sont ces êtres ordinairement exceptionnels, intrigants, fascinants. Youri Gagarine a été le héros de toute une génération, Thomas Pesquet est le nôtre.
21h20 heure française, 2h30 à Baïkonour… le compte à rebours est lancé et la mise à feu effectuée. Comme après une explosion, le sol semble s’embraser, les flammes s’échappent du moteur et se voient bientôt englouties par un nuage de fumée. La fusée n’est bientôt plus qu’un point étincelant parmi d’autres. Les voilà désormais dans les méandres de l’espace, à l’aube d’une aventure céleste dans le cosmos, parmi les étoiles, constellations et autres splendeurs de l’univers qui resteront mystiquement inconnues pour le commun des mortels. Thomas Pesquet est le dixième français à faire partie de ce cercle select. Vers l’infini et l’au-delà.
par Aurélie Clement, Novembre 2016