Après le datajournalisme, l’info-intox ! Déjà intervenu au Lycée polyvalent Nicolas-Appert à Orvault dans le cadre d’initiations au journalisme de données, Fragil a été récemment sollicité pour sensibiliser des élèves de seconde aux risques de la désinformation, des rumeurs et autres théories du complot. Dans une société dominée par l’omniprésence de l’image et de l’information, l’un des enjeux forts de ces ateliers est de donner des clés de compréhension de la fabrication de l’information et des coulisses du traitement de l’image. Clés qui permettent aux jeunes d’avoir un regard critique sur leur consommation de l’information, sur leurs usages des outils numériques et sur leur relation à l’image. En initiant les participants à des outils de décryptage de l’information ainsi qu’à la production de contenus, les adolescents se placent en posture active dans la production d’information via les outils numériques. Au programme donc, échanges, jeux et mise en pratique pour mieux comprendre comment se construit et se diffuse une mauvaise information.
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Lors de la première séance, un échange sur des images marquantes, des théories du complot ainsi que des fakes a permis aux élèves de mieux appréhender les risques d’erreurs, de propagation des rumeurs et des fausses informations ou de manipulation qui sont multiples dans une société où l’information est partout, tout le temps, tout de suite. Plusieurs rumeurs ont même circulé dans la classe, afin de démontrer la circulation circulaire de l’info et la rapidité du buzz. L’analyse des paroles de Vent d’État, la chanson de Kery James ou les outils mis au point par l’agence Premières Lignes concernant les théories du complot sont une entrée en matière pour un sujet délicat. La désinformation touche particulièrement les jeunes : adeptes des sites d’info en ligne et des réseaux sociaux, et souvent peu enclins à vérifier leurs sources, c’est à cet âge que l’on remet en cause l’ordre établi et que l’esprit critique est en pleine formation. Alors en partant d’exemples qu’ils connaissent, c’est plus simple : la prédiction du 11 septembre par les Simpsons, l’Encyclopédie toute-puissante Wikipédia ou les fakes autour des attentats de Paris. L’humour – canulars, blagues potaches et hoax – est aussi une bonne manière d’aborder des sujets graves comme la désinformation des sites d’information sur l’IVG.
« Coïncidence : je ne crois pas ! »
La première séance se termine par quelques astuces pour créer sa propre infaux : à l’instar des sites parodiques qui fleurissent sur le net tels Le Gorafi, The Onion ou La Dèche du Midi… – et qu’ils sont peu à connaître – les élèves sont invités à choisir une info et à la détourner. Les règles du jeu étant de pointer le côté absurde d’une info et d’employer les codes journalistiques pour mieux égarer le lecteur. La plupart ont joué le jeu et les résultats sont parfois hilarants, parfois incongrus, toujours surprenants. Un échantillon ci-dessous.
La deuxième séance, grâce à une recherche Internet et à l’analyse des réponses d’un moteur de recherche, donne à la classe les outils essentiels pour déjouer les pièges de l’info en ligne. Fonctionnement des moteurs de recherche, sites de désintox, bonnes questions et pratiques…les secondes repartent avec un bagage substantiel. Le troisième et dernier atelier, pratique, joue sur la polysémie de l’image et part du principe que l’on peut faire dire beaucoup de choses à une image. Par groupes, les participants disposent d’une courte vidéo tournée au préalable par Fragil, et doivent en imaginer la voix off. Exercice périlleux, défi accepté !