31 mars 2017

Turbulences sous le soleil ?

Turbulences sous le soleil ?

31 Mar 2017

Cette semaine fut riche en spectacles, en déambulations, danse, musique, expositions, arts et créations en tout genre. Fragil a été l’heureux partenaire du festival Turbulences avec les copains du Vlipp et de Prun’, médias associatifs nantais. Nous avons papillonné sous la brise printanière et sous les rayons d’un soleil de plomb. Turbulences au soleil dites-vous ? Et oui, le Théâtre Universitaire c’est un peu ça : un cataclysme d’émotions, de personnes de tous les horizons, une multitude d’univers. On s’est pris des bouts d’artifices dans les yeux, on a eu le souffle coupé. Nous avons ri, nous sommes restés bouche bée et parfois, nous avons moins aimé. C’est ce qui fait de nous ces êtres humains : nos cœurs ont battu au rythme de ce festival redonnant vie au campus. Une ode à la mixité et à la transdisciplinarité, aux rencontres, au partage, à la solidarité. Puisque nous apprenons des uns et des autres et que nos propres expériences sont sources d’apprentissage, prenons acte de cette expérience heureuse pour penser l’éducation de demain.


Aurélie Clement – mars 2017

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017