15 septembre 2017

Nantes Digital Week : La culture sous le signe de l’innovation

Fragil a assisté à l’inauguration de la Digital Week, une semaine placée sous le signe des arts numériques. La soirée mettait à l’honneur la nouvelle création performative du Collectif Coin.

Nantes Digital Week : La culture sous le signe de l’innovation

15 Sep 2017

Fragil a assisté à l’inauguration de la Digital Week, une semaine placée sous le signe des arts numériques. La soirée mettait à l’honneur la nouvelle création performative du Collectif Coin.

Le jeudi 14 septembre, la Maire de Nantes, Johanna Rolland et le Maire de Saint Nazaire, David Samzun, ont inauguré la Digital Week, célébrant l’innovation et l’effervescence numérique de leurs territoires. Grâce à cet événement, la métropole Nantes Saint-Nazaire valorise les technologies numériques appliquées à l’éducation, l’emploi, l’art ou encore, les jeux vidéo.

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Lors de cette soirée, une première installation a été dévoilée : imposante, elle occupe une grande partie de la Carrière Chantenay. Curieux d’en savoir plus, nous avons rencontré Valentine Antheaume, chargée de production du Collectif Coin: « Nous sommes un collectif d’artistes numérique qui travaille en lien avec les nouvelles technologies. Maxime Houot en est l’artiste principal. Son envie est de jouer entre installation lumière et son ; il travaille avec des éléments très simples, dans lesquels il intègre des éléments lumineux qui deviennent des pixels.»

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/09/Maxime-Houot-lartiste-du-collectif-Coin.jpg » credit= »Collectif Coin » align= »center » lightbox= »on » caption= »Maxime Houot, l’artiste du collectif Coin » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Le Collectif Coin s’est fait connaître auprès des programmateurs d’événements numériques en 2013 avec son œuvre Child Hood (Cyclique 2.0). Cette année, le dispositif est une co-production entre Scopitone, la Digital Week et la Fête des Lumières de Lyon.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/09/Les-mâts-du-dispositif.jpg » credit= »Collectif Coin » align= »center » lightbox= »on » caption= »Les mâts du dispositif » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

La performance 2017 s’appelle Abstract et est une sortie de résidence artistique. Maxime Houot a imaginé cette œuvre performative et lumineuse de 5 mètres de haut il y a trois ans avec la volonté d’explorer une nouvelle dimension, celle de la hauteur. La production technique a débuté il y a deux mois à Grenoble, avec l’exigence de forger l’ensemble des matériaux à la main. L’artiste souhaitait travailler le volume, avec des pixels qui se déplacent sur un axe vertical et des effets de lumière horizontaux. L’ensemble est accompagné d’une création musicale pour ainsi mettre en place une lecture lumineuse et sonore. « On a ensuite développé la production logistique avec des boitiers motorisés indépendants. Chaque mât est un pixel numéroté et codé dans un certain ordre pour être commandé depuis l’ordinateur. » Cette chorégraphie numérique est soumise à la libre interprétation du public, selon la volonté même de l’artiste. C’est pourquoi Abstract est une œuvre à découvrir de ses propres yeux.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/09/Abstract.jpg » credit= »Collectif Coin » align= »center » lightbox= »on » caption= »Abstract » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Le choix de ce lieu par la ville de Nantes n’est pas anodin : la Carrière Chantenay, espace de plus de 3 hectares en bord de Loire, fait office de scène à ciel ouvert, idéal pour les projets artistiques d’une telle ampleur. D’ailleurs, d’ici cinq ans, l’arbre à Héron et le Jardin Extraordinaire investiront ce terrain. En attendant, la structure sera active toutes les dix minutes à partir de 21h30 jusqu’au 16 septembre. Elle partira ensuite dans d’autres villes françaises et à l’international.

La Digital Week, semaine des cultures numériques, commence à peine, rendez-vous aux quatre coins de Nantes et Saint-Nazaire pour découvrir des centaines d’autres expériences ludiques et pédagogiques. Dès à présent, vous pouvez vous initier à la réalité virtuelle et à l’univers de Jules Verne au château des Ducs de Bretagne, déambuler à la Cité des Congrès pour Climat, l’expo à 360°, apprendre à coder à la Tour Bretagne ou encore écouter de la musique électro-acoustique à la Médiathèque Jacques Demy.

Article co-écrit par Julia Gley & Anne-Marie Kraus

 

Nantes Digital Week, du 14 au 24 septembre // programme en ligne sur : www.nantesdigitalweek.com

Anne-Marie est journaliste pigiste spécialisée dans les sujets société/culture. Elle a le goût de raconter des histoires, chercher la parole et le dévoilement de l’autre, notamment autour des thématiques féministes et LGBTQ+. Elle est également passionnée de séries et de pop culture.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017