Voilà quelques jours que ce nouveau hashtag a fait son apparition sur Twitter (depuis l’explosion de l’affaire Weinstein et son torrent d’accusations). Et force est de constater que le flot de témoignages d’harcèlement ou pire de viols ne cesse de se développer sur le réseau (plus de 160 000 témoignages à ce jour). Autant de femmes qui osent parler, témoigner, pour que ces agissements soient dévoilés au plus grand nombre.
En tant qu’homme de bientôt quarante ans, je suis effaré par le nombre et par la teneur de ces témoignages. J’étais loin d’imaginer qu’autant de femmes avaient été victimes de ces atroces agissements masculins et que la France était à ce point gangrénée. On connait pourtant le nombre hallucinant de plaintes pour tentatives et viols enregistrées par an en France (15 848 en 2016, soit une moyenne de 43 par jour !). Et ce chiffre ne prend évidemment pas en compte le nombre de femmes qui choisissent de se taire (le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes estime que chaque année, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols ou de tentatives et il s’agit d’une estimation minimale).
Ce qui parait le plus affligeant, ce sont les réactions masculines en réponse aux cris de ces femmes. Il y a ceux qui tentent de justifier ces comportements ignobles, ceux qui préfèrent y voir un tissu de mensonges, ceux qui protègent l’honneur de la gent masculine, ceux qui comparent ces dénonciations à l’époque de la collaboration, ceux qui préfèreraient qu’on parle des mecs super cool, ceux qui en profitent pour donner une leçon aux femmes et ceux qui affirment haut et fort qu’ils ne dénonceraient jamais les coupables. Ces dérapages sont tout bonnement honteux !
Cependant, pour éviter que l’on croit que je suis un ange, j’ai, moi aussi, regardé avec insistance une femme que je trouvais belle dans les transports en commun. J’ai, moi aussi, avoué à une femme que je la trouvais ravissante. Mais je ne me suis jamais autorisé plus. Sûrement grâce à mon éducation qui m’a permis de grandir avec un respect infini pour les femmes. Parce que c’est d’une femme que nous venons tous…
Je crois que, pour une des premières fois de ma vie, j’ai honte d’être un homme.