« Tout est mouvement, transformation, changement. Nous naissons, croissons, vieillissons, mourrons. Cycle éternellement renouvelé. Passage infinitésimal à l’échelle du monde, des étoiles. Poussières. Éternité. »
A l’image de cette citation, les trois comédiens Pierre Roba, Solène Genre et Frédéric Riclet sont en mouvement perpétuel, parce que « le bonheur immobile, c’est chiant » ! La scénographie est épurée : une table, deux chaises, du papier journal, de la terre glaise. Les comédiens content les débuts de la Terre. Ils foulent le plateau pieds nus. Au ralenti d’abord, ils suivent l’évolution de l’Homme qui se redresse sur ses deux jambes. Puis le rythme s’intensifie. Les nouvelles technologies apparaissent, le flot d’informations devient difficile à suivre. Les publicités nous poussent à consommer sans cesse des produits qui évoluent de plus en plus vite. L’Homme se veut plus beau, plus jeune, plus longtemps. Au détriment de l’environnement qui l’entoure.
L’Homme se veut plus beau, plus jeune, plus longtemps. Au détriment de l’environnement qui l’entoure.
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Noir plateau. Ouverture sur un éloge funèbre. On comprend peu à peu qu’il s’agit du dernier ours polaire qui vient de disparaître car « contrairement aux moustiques ou aux plombiers polonais il n’a pas su faire preuve d’adaptabilité et de flexibilité pour survivre » ! La lecture continue, la liste des espèces en voie d’extinction est sans fin. Elle se lit sur des journaux qui finissent par tapisser entièrement la scène.
La liste des espèces en voie d’extinction est sans fin.
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Nouveau noir. Ouverture sur une dystopie : les humains ne vieillissent plus. Et ceux qui font le choix de ne pas faire appel aux technologies existantes pour mourir naturellement à 93 ans se font rares. Une question se pose : dans un monde surpeuplé, que faire des corps des morts qui pourrissent un peu partout ?
Dans un monde surpeuplé, que faire des corps des morts qui pourrissent un peu partout ?
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On ne sort pas indemne de cette pièce. Même si ces réflexions sur l’avenir de la société se font sur le ton de l’humour noir et de l’absurde, on ne peut s’empêcher de retenir un frisson. Six pieds sur terre choisit de représenter le monde par une boule de terre glaise que les comédiens s’amusent à détruire en moins d’une heure devant nous. Dommage que, comme eux, nous ne puissions pas recommencer à zéro à chaque lever de rideau !
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