Sur scène, deux comédiens, un homme, une femme racontent chacun et ensemble une histoire d’amour, toutes les histoires d’amour, de celles qui finissent mal. Ils sont pêle-mêle Lui et Elle, différents personnages à différents moments de différentes histoires.
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Ils vont nous montrer, faire exister avec une incroyable acuité ces instants de l’amour cueillis sur le vif, des tout débuts au lyrisme tendrement ampoulé jusqu’aux rages passionnelles, rompues au désespoir, d’une cruauté complice. Ces moments où les êtres qui se connaissent trop se cherchent encore, cherchent à dire, à se dire. Ces solitudes croisées qui tâtonnent dans le noir, insolites et tellement familières. Ces moments de rumination intérieure, de décantation impossible, de sens qui se dérobe et ne laisse que le vide en écho.
Le ton est impeccable, l’interprétation jubilatoire, ténue, subtile, totalement équilibrée entre les deux comédiens.
Dans une langue à la fois poétique et triviale, contemporaine et intemporelle, toujours férocement juste, les deux comédiens incarnent la lutte et l’abandon, l’accord et la dispute, l’espoir et le renoncement. Le ton est impeccable, l’interprétation jubilatoire, ténue, subtile, totalement équilibrée entre les deux comédiens. Le texte nous parvient avec une fulgurante clarté, puissant, profondément incarné, passé généreusement à l’épreuve des corps. La mécanique du jeu parfaite oscille avec brio entre la tragédie et le comique, l’universel et l’intime. Les monologues poignants racontent l’indicible, les duos se renvoient la balle des mots dans une chorégraphie millimétrée, sans perdre le souffle de l’authentique.
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Brillante, formidablement maitrisée, la mise en scène étire et distille le temps à l’envi.
Brillante, formidablement maitrisée, la mise en scène étire et distille le temps à l’envi. Un temps balisé par la comédienne déjà en scène au début du spectacle qui accompagne l’entrée du public. Elle susurre au micro le texte qu’elle donnera vraiment à entendre plus tard, et qui déjà parle de rupture et d’absence.
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Le temps est comme aboli et omniprésent à la fois, rythmé par une musique jouée en live, hypnotique et envoutante…
Le temps est comme aboli et omniprésent à la fois, rythmé par une musique jouée en live, hypnotique et envoutante, redoutable, qui vous suit jusqu’à la sortie du spectacle, pour boucler la boucle. Les quatre musiciens, figures sombres et statuaires, étrangement extérieurs et pourtant extrêmement présents créent une autre forme de continuité, délimitent l’espace avec le son, appuient la cohérence de l’ensemble. Un très beau moment de théâtre, d’une profonde intelligence, de celles qui vous emportent.
Texte, mise en scène et interprétation Vanille Fiaux et Manuel Garcie-Kilian/ Fitorio Théâtre
Musique live Seilman Bellinsky : Rémy Belllin, Anthony Fleury, Pierre-Antoine Parois, Jonathan Seilman
TU, du 6 au 9 février