20 février 2018

Voyage improvisé autour de l’art-thérapie

Dans le cadre de la journée mondiale des malades, le CHU de Nantes a organisé le 8 février dernier une journée sur le thème « L’intérêt de l’art-thérapie comme soin complémentaire dans la prise en charge globale des patients ». À cette occasion, la compagnie nantaise À la Tombée des Nues était en représentation à l’espace Paul Beaulieu pour présenter un spectacle de théâtre interactif autour de l’art-thérapie. Fragil y était pour vous !

Voyage improvisé autour de l’art-thérapie

20 Fév 2018

Dans le cadre de la journée mondiale des malades, le CHU de Nantes a organisé le 8 février dernier une journée sur le thème « L’intérêt de l’art-thérapie comme soin complémentaire dans la prise en charge globale des patients ». À cette occasion, la compagnie nantaise À la Tombée des Nues était en représentation à l’espace Paul Beaulieu pour présenter un spectacle de théâtre interactif autour de l’art-thérapie. Fragil y était pour vous !

Sous forme de saynètes improvisées humoristiques et décalées, les comédiens de la compagnie À la Tombée des nues nous ont fait voyager pour nous faire découvrir les coulisses de séances d’art-thérapie.

[aesop_image imgwidth= »30% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/20180208_191623.jpg » credit= »Mylène Allard » align= »center » lightbox= »on » caption= »Les comédiens de la compagnie à la Tombée des Nues » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

C’est quoi l’art-thérapie ?

L’art-thérapie est l’exploitation du potentiel artistique dans une visée thérapeutique et humanitaire. Elle permet de concevoir et d’adapter l’activité artistique pour accompagner des personnes dans un mieux être et restaurer leur qualité existentielle, leur autonomie et leur socialisation. l’art-thérapie se fait dans un cadre bien précis, rassurant et sécurisant.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/Estelle02.jpg » credit= »Estelle Clément » align= »center » lightbox= »on » caption= »La conférence sur l’art-thérapie » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Dans les différentes scènettes, les comédiens, en binôme ou en trio, nous ont fait découvrir des situations décalées et humoristiques lors de séances au CHU : l’adolescent qui ne veut pas aller à la séance d’art-thérapie, la scène de la piqûre… Ces situations génèrent des réactions totalement improbables et les personnages passent par plusieurs états émotionnels et physiques. Des scènes à la fois émouvantes et très drôles, mais qui reflètent les difficultés et les enjeux de l’art-thérapie dans le parcours médical de patient aux pathologies souvent très lourdes.

Cohésion d’équipe pluridisciplinaire

Dans une autre scène, le comédien arrive à faire chanter les autres patients. Grâce à cette solidarité et cette entraide, c’est tout un groupe qui trouve le courage de chanter. Et au-delà du chant, c’est la confiance en soi que l’art thérapie encourage dans ce genre de situations. Dans ce cas, l’art vocal favorise l’estime de soi et permet aux patients d’évoluer dans un cadre éloigné de la maladie.
Cette traversée improvisée nous a permis de comprendre les problématiques pour le ou la patiente dans son parcours de soin, les difficultés du métier d’art thérapeute et les atouts pour le parcours au sein de la structure.

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/Estelle.jpg » credit= »Estelle Clément » align= »center » lightbox= »on » caption= »La conférence » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

À Nantes, au sein du pôle femme-enfant-adolescents, trois art-thérapeutes certifiées par l’Etat, Estelle Clément, Pascale Bigot et Chloé Gravouille, interviennent dans les parcours de soins. Depuis 3 ans, sous l’impulsion du Docteur Valérie David, l’art-thérapie est intégrée au centre de référence et de compétences pour la mucoviscidose auprès des enfants et des adolescents pour renforcer les compétences psychosociales. Ainsi, les séances répondent aux objectifs thérapeutiques et aux envies des patients avec des outils artistiques adaptés à chacun (arts plastiques, corporel ou visuels). Actuellement, deux études sont en cours pour montrer l’impact des séances sur l’anxiété des enfants de 8 à 13 ans ainsi que la perception des effets auprès des adolescents et des équipes soignantes.

En hôpital de jour ados, les docteurs Laurence Dreno et Emmanuelle Caldagues ont introduit l’art-thérapie dans leur offre de soins. Des séances individuelles et collectives sont proposées aux adolescents ayant notamment des troubles du comportement alimentaire, pour permettre une amélioration de l’estime d’eux-mêmes et favoriser un autre rapport au corps.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/titre.jpg » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Passionnée de théâtre et d’art, je vous en parlerai dans mes articles sans oublier tous les sujets de société qui me touchent : le féminisme, les discriminations et l’environnement.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017