21 février 2018

Quand la contrainte libère la plume

Dans le cadre de ces initiatives en matière d’action solidaire, l’antenne nantaise de l’AFEV a sollicité Fragil pour mettre en place deux ateliers d’écriture à destination de jeunes en service civique qui reproduiront par la suite ces séances auprès de publics divers et variés.

Quand la contrainte libère la plume

21 Fév 2018

Dans le cadre de ces initiatives en matière d’action solidaire, l’antenne nantaise de l’AFEV a sollicité Fragil pour mettre en place deux ateliers d’écriture à destination de jeunes en service civique qui reproduiront par la suite ces séances auprès de publics divers et variés.

Sollicitée par l’AFEV, Fragil a donc mis en place deux séances afin de former une dizaine de jeunes en service civique à l’animation d’ateliers d’écriture. Le but était de transmettre des savoirs en terme d’animation, de faire germer l’envie d’écrire et de favoriser l’expression individuelle et collective. De plus, Fragil étant un magazine participatif et citoyen alimenté par des contributeurs bénévoles, l’écriture est à la base de notre mission. Donner envie d’écrire fait donc partie de l’ADN de l’association.

[aesop_image imgwidth= »60% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/logo_afev_2007_rvb.jpg » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Atelier 1

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/AFEV_Séance-01-4.jpg » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

La premier atelier a débuté par une rapide prise de contact. Puis nous sommes rentrés dans le vif du sujet avec :
– la définition du verbe écrire
– une réflexion autour des objectifs d’un atelier d’écriture
– une analyse des différents types de texte et des différents styles littéraires
– une rapide étude du livre « Exercices de style » de Raymond Queneau
– un rappel des étapes qui mènent les participants de l’idée à l’écrit
– cinq exercices d’écriture : j’aime/j’aime pas ; acrostiche ; je me souviens ; récit visuel et descriptif d’une journée ordinaire ; le jeu du dernier mot (ce dernier mot est devenu le support de l’écriture d’un texte pour la séance 2)

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/extraits_exercices-de-style.jpg » align= »center » lightbox= »on » caption= »Extraits d’"Exercices de style" de Raymond Queneau » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

 

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/AFEV_Séance-01-10.jpg » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Atelier 2

Accompagnement à l’écriture sur la base des textes écrits par les participants à l’atelier 1
– Lecture des textes à voix haute devant tout le groupe
– Analyse et conseils délivrés par le reste du groupe (comment aider sans juger ?)

Conseils pour l’animation d’ateliers d’écriture
– Définition du verbe animer
– Réflexion sur l’organisation d’un atelier (introduction, exercices et objectifs)
– Réflexion précise sur les ateliers que les jeunes en service civique auront à animer
– Temps de restitution et de débat sur les acquis lors des deux ateliers

[aesop_image imgwidth= »50% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2018/02/AFEV_Séance-02-4.jpg » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

 

L’équipe de Fragil a énormément apprécié le groupe de jeunes en service civique, motivé, intéressé et fortement porté sur la production d’écrits.

 

 

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017