18 mai 2018

Sweatlodge : du son, des paillettes et de la sueur

La structure Sweatlodge organisait une soirée sound-system techno déguisée à Rennes. Fragil y était pour vous.

Sweatlodge : du son, des paillettes et de la sueur

18 Mai 2018

La structure Sweatlodge organisait une soirée sound-system techno déguisée à Rennes. Fragil y était pour vous.

Premier week-end de mai, c’est les vacances à Rennes et le soleil commence à dorer les peaux avides de chaleur. Du côté de la Prévalaye (terrain de loisirs bordé d’arbres, limitrophe de la rocade rennaise), une curieuse installation se monte à coups de masses et de muscles… La structure Sweatlodge, organisatrice de soirées sound-system techno déguisées, plante ses chapiteaux.

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Deux nuits de folies costumées à base de techno et d’électro acide sur les dance-floors

L’enjeu ? Deux nuits de folies costumées à base de techno et d’électro acide sur les dance-floors, à quoi s’ajoute une scénographie originale basée sur le labyrinthe… Un chemin de fêtard, en quelque sorte – d’où l’intitulé de ce week-end : « Accident de Parcours ». Le principe ? La découverte d’univers originaux et inattendus… Un couloir qui débouche sur le grand chapiteau, une sortie vers le bar, une alcôve où nous pouvons jouer à Mario Kart sur Super Nintendo (La Chambre d’Ados), un virage vers le Cinéma Dynamique (manège à sensation forte) et au bout, un cul-de-sac qui prend la forme d’une boom des années 80 signée Candy Love (Totoblack). Sweatlodge a décidé cette année de perdre ses visiteurs dans la fête, en plus de leur faire perdre leur dignité – tout ça dans la joie et dans la bonne humeur, bien entendu.

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La programmation est axée sur de l’électro acide belge, avec DJ Pute Acier, the Acid Mercenaries. Une tête d’affiche états-unienne avec The Horrorist et des DJs et producteurs de sons ligériens avec Radyo PichPoch, Le Crabe, Les Fantastiks, Descente entrainent les visiteurs à s’échauffer dans les fosses… La présence de DSP a comblé le line-up avec une techno brute aux sonorités vives, qui rappelle les meilleurs années des sound-system techno en free parties.
Le grand chapiteau abrite une scénographie signée Mathi Mathos, Katjastroph et CharlieMars : tableaux multicolores où des scènes de la vie quotidienne du 21ème siècle se retrouvent croquées sur des cases d’un Jeu de l’Oie, en plus du mapping vidéo situé de part et d’autre du plateau des DJs.

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Sous le petit chapiteau, nous retrouvons le Plan Kuve, bar à l’allure MadMaxienne déco-coloré par l’équipe Les Oeils de Rennes. Il symbolise le centre de cette Sweatlodge Party en forme de labyrinthe « grandeur nature » et de ce point stratégique, le public part à la recherche de sensations fortes ou de grosses basses vibrantes.

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L’association Sweatlodge

Sweatlodge est une association basée à Nantes qui promeut la fête sound system techno et déguisées depuis 2005. C’est également une plateforme de production où plusieurs activités artistiques sont développées (Producteurs de sons/ DJs avec Redux, Les Fantastiks et Le Crabe, Toilettes sèches itinérantes avec Wondercake et compagnies d’artistes avec Totoblack et La Brat Cie). En treize ans, la structure s’est fortifiée autour ce ces forces vives dont les esthétiques sont diverses mais dont le fond est commun : la création artistique festive et originale, qu’elle soit musicale, graphique ou scénique.

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La saison 2018 des activités de Sweatlodge est dense, plusieurs dates sont à retenir (Évènements Sweatlodge). La prochaine session Sweatlodge se déroule avec l’équipe de constructeurs-graphistes-danseurs-comédiens de Totoblack, qui présente sa « Fête à Toto » dans le centre-ville de Nantes, ce samedi 26 mai – de midi à minuit, place du Bouffay. Au menu : une piste de patins à roulettes, des entresorts forains… de quoi se dépayser, danser et jouer comme des gosses, en somme.

Reporter, sociologue et amatrice de musiques électroniques, d’arts interactifs, graphiques et littéraires. Passionnée par les pratiques culturelles émergentes de la société contemporaine, je scrute les coins et les recoins de ce monde pour voir émerger les avant-gardes.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017