22 juin 2018

La Nuit de l’Erdre fête ses 20 ans !

C’est en 1998 que l’aventure de la Nuit de l’Erdre a débuté. Elle se poursuivra du 29 juin au 1er juillet prochain pour célébrer la 20ème édition du festival. Rencontre avec Olivier Tenailleau, programmateur de la Nuit de l’Erdre depuis dix ans.

La Nuit de l’Erdre fête ses 20 ans !

22 Juin 2018

C’est en 1998 que l’aventure de la Nuit de l’Erdre a débuté. Elle se poursuivra du 29 juin au 1er juillet prochain pour célébrer la 20ème édition du festival. Rencontre avec Olivier Tenailleau, programmateur de la Nuit de l’Erdre depuis dix ans.

Depuis vingt ans, la Nuit de l’Erdre s’est imposée comme l’un des événements majeurs de l’été ligérien. Depuis de longues années, les groupes réunis lors de cet événement proposent un savant équilibre entre poids lourds internationaux, artistes français et découvertes.

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Pour cet opus 2018, sont programmés (entre autres) Thérapie Taxi, Orelsan, The Hives, Justice, Asaf Avidan, alt-J, Shaka Ponk, Bernard Lavilliers, Jahneration, Chinese Man, Catherine Ringer, Møme, Lyre le Temps et les Nantais Gaume et Ultra Vomit…
Le tout sur 3 jours… Autant vous dire que cet anniversaire s’annonce musicalement orgiaque.

Rencontre avec Olivier Tenailleau, programmateur du festival

 

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Fragil : Présentez-vous ? Votre parcours ?
Olivier Tenailleau : Je m’occupe de la programmation de la Nuit de l’ordre depuis 10 ans. J’ai démarré il y a 15 ans dans la programmation de festival à travers l’association que j’avais montée à l’époque. De fil en aiguille, j’ai travaillé sur pas mal d’événements et ces dernières années, je bossais pour la Nuit de l’Erdre, le festival de Poupet en tant que conseiller et Bobital en tant que programmateur. J’ai tout arrêté cette année pour me consacrer entièrement à la Nuit de l’Erdre vu que le projet a considérablement grossi.

« Une rencontre par hasard… »

Fragil : Pouvez-vous nous parler de la genèse du festival La nuit de l’Erdre ?
Olivier Tenailleau : Le festival de la Nuit de l’Erdre est né il y a 20 ans à l’initiative du comité des fêtes de Nort-sur Erdre qui, pour ses 50 ans, souhaitait marquer le coup. Ils ont fait venir Try Yann et de là est né le festival. L’année suivante, ils ont reproduit l’expérience. Ils ont vécu 10 ans en autonomie et ont connu des hauts et des bas. Il y a 10 ans, j’ai rencontré le président du comité par hasard, ça a bien « matché » entre nous et je lui ai proposé mes services pour l’aider à développer le projet sur le long terme.

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Fragil : Le budget d’un festival comme La Nuit de l’Erdre ?
Olivier Tenailleau : Cette année, on est à 2,4 millions hors taxe pour les 3 jours. Nous ne recevons aucune subvention, le festival est totalement indépendant. Cependant, nous avons un partenariat avec la mairie en terme de logistique et implantation du site. Mais nous fonctionnons uniquement sur les recettes de la billetterie, des bars, de la restauration…

« Chaque année, j’ai de plus en plus de marge pour la programmation. »

Fragil : Comment établissez-vous la programmation ?
Olivier Tenailleau : Il y a beaucoup de paramètres. Le plus important étant le budget. Mais force est de constater que chaque année, j’ai de plus en plus de marge pour la programmation. Après, c’est en fonction des groupes qui tournent et de leur disponibilité parce qu’il y a énormément de concurrence autant au niveau régional que national, voire international.

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« Pour les artistes en développement, le choix se fait avec le cœur. »

Fragil : Quels artistes êtes-vous le plus fier d’avoir programmé ?
Olivier Tenailleau : Très souvent, je suis plus fier d’avoir programmé des artistes émergents que des artistes confirmés. Parce que pour les artistes en développement, le choix se fait avec le cœur. C’est l’énergie qui prime dans la nouveauté. Je suis fier d’avoir programmé les Rival Sons, John Butler trio, Shaka Ponk qui sont venus il y a 8 ou 9 ans alors qu’ils étaient à leur début. Cette année, on a Thérapie Taxi. Mais il y a également des groupes que j’aurais aimé programmer mais que je n’ai pas pu faire…

« Manu Chao, une rencontre exceptionnelle ! »

Fragil : Votre meilleur souvenir des 10 éditions précédentes ?
Olivier Tenailleau : Mon meilleur souvenir ? Je pense que c’est l’année où on a programmé Manu Chao. C’était une rencontre exceptionnelle ! C’est grâce à cette édition 2013 qu’on a pu passer un cap dans le développement du festival en terme de professionnalisation et d’infrastructures. On a rentré un peu d’argent sur les comptes et ça nous a enlevé pas mal de pression pour les sessions suivantes.

« Ce sera une surprise… »

Fragil : Une programmation ou des animations spéciales pour les 20 ans ?
Olivier Tenailleau : Déjà, on passe sur 3 jours, la programmation est donc plus conséquente. On a fait des gros efforts en terme de décoration et le bracelet cashless est aussi nouveau. On essaye tous les ans de travailler sur l’efficacité du projet. Ces dernières années, on a développé l’aspect camping et on continue à aller dans ce sens là. Pour fêter l’anniversaire des 20 ans, il y a beaucoup de discussions, mais je ne peux rien dévoiler. Ce sera une surprise…

RDV  les vendredi 29, samedi 30 et dimanche 1er juillet sur les bords de l’Erdre pour 3 jours de célébrations musicales et d’anniversaire…

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Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017