27 septembre 2018

« T’as pas vu mon cookie ? » – atelier de vulgarisation numérique à Floresca Guépin lors de la Nantes Digital Week

À l'occasion de la Nantes Digital Week, le samedi 22 septembre, Fragil a animé un atelier de vulgarisation numérique autour des cookies de navigation à destination de jeunes ados à la médiathèque Floresca Guépin. Retour sur cette animation.

« T’as pas vu mon cookie ? » – atelier de vulgarisation numérique à Floresca Guépin lors de la Nantes Digital Week

27 Sep 2018

À l'occasion de la Nantes Digital Week, le samedi 22 septembre, Fragil a animé un atelier de vulgarisation numérique autour des cookies de navigation à destination de jeunes ados à la médiathèque Floresca Guépin. Retour sur cette animation.

C’est une petite dizaine de jeunes ados qui a participé ce samedi 22 septembre à l’animation « T’as pas vu mon cookie ? » à la médiathèque Floresca Guépin de Nantes. L’animation de deux heures proposée par Fragil s’inscrivait dans le contexte de la nantes Digital Week 2018 et avait pour objectif de décrypter le rôle des cookies  lors d’une navigation sur internet, pour des jeunes de 8 à 12 ans.

La bibliothèque Floresca Guépin

Dès 14h, le petit groupe accueilli par Saleha Remal, employée de Floresca Guépin, s’est réuni dans une salle réservée pour l’occasion dans la médiathèque. Animé par François-Xavier Josset de l’association Fragil, l’atelier s’est déroulé en deux temps : un quiz-débat d’une heure permettant à tous et toutes de se mettre à niveau sur des connaissances techniques et culturelles du web, puis un jeu de rôle permettant de comprendre l’utilisation des cookies.

Un quiz-débat très vivant

Autour d’un petit quiz d’une dizaine de questions, les participantes et participants étaient invités à discuter de leurs connaissances techniques et de leurs pratiques sur internet. Qu’est ce qu’une URL ? Qu’est ce qu’un serveur Web ? A qui appartient Instagram ?… autant de questions qui déclenchent des réactions parfois curieuses et souvent pertinentes de la part des ados.

Un jeu de rôle pour comprendre les cookies de navigation

Pendant une petite heure, les jeunes ont pu se mettre dans la peau d’internautes et de responsables de site web pour comprendre l’utilité des cookies, matérialisés par des tickets de tombolas. Aux quatre coins de la pièce représentant Internet, les « responsables » des sites Sports.com, Voyages.com, Animaux.com et Livres.com ont reçus les « internautes » à l’aveugle en récoltant quelques informations sur eux (prénom, livres préférés, nombre de visite sur le site…). Ces informations recopiées sur un ticket de tombola était conservées dans la « base de données » des sites, la souche du ticket étant donnée aux « internautes », repartant ainsi avec un « cookie » d’identification. Au cours de plusieurs temps successifs, les participantes et participants ont pu prendre conscience de l’utilité des cookies lors de leur navigation, ceux-ci permettant de retenir des information qui facilitent leur navigation, mais aussi des risques pour la vie privée que ceux-ci pouvaient engendrer si un autre internaute se servait de leurs cookies. Enfin, un temps fut dédié au décryptage des cookies-tiers, ces derniers permettant la récolte de grandes quantités de données personnelles pour des sites dont l’objectif est souvent différent du site que l’on visite.

Les carnets de tombola utilisés pour l’atelier « t’as pas vu mon cookie ? »

Cet atelier, entièrement mis en place par Fragil est désormais disponible pour tous. N’hésitez pas à nous contacter pour  obtenir des informations sur la mise en place de cet atelier !

Voici la ressource utilisée lors de cette animation :

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017