« C‘est la première fois qu’elles sortent de mon tiroir ces photos » car « entre temps j’ai eu une vie à 100 à l’heure« , c’est ce que nous révèle Eric Cabanas lorsque nous l’interrogeons sur le choix de les partager au public 38 ans après la prise d’otage.
Après avoir exposé en novembre dernier à l’Agence Crédit Agricole Carré Lafayette (non loin de l’ancien Palais de Justice), le reporter a une nouvelle occasion de montrer ses clichés « les copains de la Perle ont demandé si je pouvais, je pense que ça vaut le coup« .
19 clichés de la prise d’otage du 19 décembre 1985
C’est un évènement qui a marqué l’histoire de Nantes, et particulièrement celle d’un jeune journaliste à Presse océan, et correspondant pigiste de l’AFP de l’époque nommé Eric Cabanas. En 1985, Georges Courtois est jugé pour un braquage et décide alors de prendre en otage toute une cours d’assises 1 (jurés, public, journalistes) à l’ancien Palais de Justice de Nantes (aujourd’hui le Radisson Blue). « C’était du jamais vu, ça a duré 34h« , nous explique Eric Cabanas avec passion.
« Le fait de se démarquer et de ne pas faire du fait-divers, essayer d’avoir un autre regard, c’est mon truc »
Appelé par un collègue journaliste, Eric Cabanas se rendra à l’époque sur les lieux « moi ce qui m’a intéressé, c’était de prendre du recul et c’était ceux qui regardaient la prise d’otage, dont ces journalistes du monde entier« .
En effet, sur les différentes photographies on retrouve un journaliste japonais, « c’était le premier qui faisait tout tout seul, à l’époque ça n’existait pas« . Mais également Pierre Salinger, ancien porte-parole de J.F.Kennedy, qu’il a pu fièrement photographié.
Partage et mémoire autour d’un souvenir local
Cette exposition, c’est aussi le moyen de se retrouver autour d’un évènement marquant de l’histoire locale, « ça a été une histoire, Tri Yann en a fait une chanson, il y a une aura autour de cette histoire« . « Georges Courtois est un phénomène, qui ne s’est pas échappé, et à tenu la scène. Le procureur c’était lui.« , il explique d’ailleurs que des étudiant·es ayant vécu la prise d’otage ont développé le syndrome de Stockholm. Cette histoire résonne encore selon le photographe, ayant reçu un retour d’un sapeur pompier présent à l’époque, qui a pu assister à l’exposition.
Pour cette raison, le 18 janvier, dernier jour d’exposition aura lieu un temps de discussion. « Une causerie, de chansons liées à l’évènement, au bandit, avec des gens qui ont plus au moins un lien avec cette histoire » c’est ce que nous réserve Eric Cabanas au café de la Perle.
Infos utiles :
-Exposition jusqu’au 18 janvier au café de la Perle, 8 rue du Port au vin, 44000 Nantes.
-Causerie avec Eric Cabanas le 18/01, de 18h30 à 20h30
1. Georges Courtois ou la prise d’otage de Nantes, France 3 Pays de la Loire, Youtube