4 juillet 2024

A Nantes les antifascistes se mobilisent pour lutter contre la progression de l’extrême droite

Mardi 2 juillet avait lieu une assemblée générale antifasciste au parvis de la Maison des Syndicats. Une centaine de militant.es issu.es de divers mouvements de lutte pour la justice sociale et contre le fascisme était présente sur place. Face à la montée de l’extrême droite, des initiatives ont été abordées au cours de la réunion.

A Nantes les antifascistes se mobilisent pour lutter contre la progression de l’extrême droite

04 Juil 2024

Mardi 2 juillet avait lieu une assemblée générale antifasciste au parvis de la Maison des Syndicats. Une centaine de militant.es issu.es de divers mouvements de lutte pour la justice sociale et contre le fascisme était présente sur place. Face à la montée de l’extrême droite, des initiatives ont été abordées au cours de la réunion.

A 18h30, une centaine de militant.es antifascistes a rejoint le parvis de la Maison des Syndicats à Nantes pour assister à la première assemblée générale antifasciste après le premier tour des élections législatives. Plusieurs propositions ont été discutées afin d’assurer plus de cohésion et de solidarité lors des manifestations.

La rédaction d’un texte pour plus de cohésion et de compréhension sur le mouvement antifasciste à Nantes

L’idée de rédiger un texte pour faire comprendre au maximum de personnes les valeurs défendues par le mouvement antifasciste à Nantes a été évoquée durant les échanges. Parmi les militant.es antifascistes présents mardi soir, certain.es ont rappelé l’importance des luttes face à la menace fasciste « je pense qu’il n’y a plus rien à prouver sur le fait que le fascisme est déjà là » a déclaré l’un des activistes au sein de l’assemblée. D’autres ont également insisté sur la nécessité de rédiger des textes afin de diffuser plus largement leurs idées de lutte contre l’extrême droite et sensibiliser les publics avant les manifestations : « La première étape de tout ça, c’est d’essayer de faire comprendre à un maximum de personnes notre but et notre objectif avant de se défendre et ça peut passer par la communication et la création d’un texte ». L’objectif de ces actions, « empêcher que le fascisme éclose dans l’une des seules villes en France où il n’existe quasiment pas » explique un membre de Grève, un collectif nantais qui se définit sur sa page Instagram comme « groupe pour la victoire des mouvements sociaux et la lutte contre leurs adversaires« . D’après eux, la diffusion d’un « texte clair » sur ce que signifie « le fascisme local et comment il s’organise » serait un moyen de désamorcer les incompréhensions d’une part des manifestants, « je pense que ce qu’il faut voir, c’est comment on donne du sens au fait de s’attaquer aux lieux d’organisation fascistes, qu’il y ait une communication claire qui soit établie dans les manifestations autour de nos actions » précise un militant.

La police et la justice en question

Depuis dimanche dernier, les résultats du premier tour des élections législatives ont placé le parti d’extrême droite du Rassemblement National en tête dans une majorité de circonscriptions en France. Vis-à-vis des craintes que représentent la diffusion des idées du RN dans la police, un militant intervient : « La police aujourd’hui, c’est l’un des principaux corps qui fait la propagande du Front National [Rassemblement National] et qui représente vraiment ce qu’est le RN et son accession au pouvoir ». Face à la menace de la police et pour se prémunir du système judiciaire, le collectif Grève a notamment indiqué mettre en place des « formations juridiques ouvertes à tout le monde pour expliquer comment se défendre avant, pendant et après la manifestation contre le système judiciaire, contre les armes de police et notamment la garde à vue, qui sert principalement à créer des preuves contre nous » explique l’un de ses membres.

Mobilisation générale contre l’extrême droite samedi 6 juillet

Un appel à une manifestation antiraciste a aussi été annoncé pendant l’assemblée générale de mardi. Les membres présents lors du rassemblement mardi soir ont lu cet appel à la mobilisation générale « contre le l’extrême droite, le continuum colonial et les centres de rétention » lancé par l’association Isonomia investie contre le racisme et les dominations structurelles et le collectif Anti-CRA, pour qui « l’arrivée du RN au pouvoir représente un péril immédiat pour toutes celles et ceux qui sont visés par son idéologie déshumanisante ». Le message des deux associations alerte sur la nécessité de « lutter au quotidien contre cette vague autoritaire, raciste, négrophobe, coloniale, capitaliste, sexiste, LGBT-phobe et nationaliste » par-delà le vote. Il est « vital » indique cet appel « d’étendre la lutte à toutes les formes d’actions collectives et de résistance ». Les deux collectifs ont terminé leur message en appelant à une mobilisation le samedi 6 juillet au Miroir d’eau à partir de 14h.

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L'arrivée d'Antoine à Fragil est une suite presque évidente à son parcours, ses rêves et ses passions. Il dégage une sensibilité palpable de par ses mots et ses intonations.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017