« J’ai apprécié rencontrer des gens, apprendre des choses sur eux et me faire de nouveaux amis », ce sont les mots de conclusion choisis par l’un·e des participant·es à une semaine de stage d’initiation au journalisme organisée à Orvault. Un sentiment très largement partagé par la petite quinzaine de jeunes qui ont découvert les ficelles de la création de l’information pendant les cinq premiers jours des vacances de printemps 2023. Réunie tous les après-midis de 14h à 17h à l’accueil jeunes du bourg d’Orvault, cette bande d’ados a été encadré par un des salarié·es de l’association d’éducation aux médias Fragil. Au programme : initiation à l’écriture journalistique, réflexion autour du concept de ligne éditoriale, création d’un média sur Instagram et réalisation de reportages, le tout dans une ambiance détendue mais sérieuse.
« Ils font quoi à côté ? »
Sollicitée depuis plusieurs années consécutives par le point Info Jeunes d’Orvault pour l’animation de ce type de stage, Fragil a cette année proposé un cadre un peu différent pour les jeunes inscrit·es. Là où les éditions précédentes (le stylo, le nouvel envol d’Orvault, dnonc.dphandre.1000it …) visait à ce que chaque groupe d’ados produise un seul « gros » reportage dans sa semaine de stage, l’accent a cette fois été mis sur un rythme de production plus soutenu. De plus, la ligne éditoriale choisie, à savoir « Orvault bourg, cette semaine » a permis à l’animateur de maximiser les chances de disponibilités des sources à interroger, en minimisant les temps de trajets et les temps d’organisation logistiques qui apparaissaient lorsqu’il fallait emmener un groupe interroger une source à 5 km du lieu de stage.
Ce format « urgent » a permis aux jeunes de passer plus rapidement à l’action et de se voir progresser de reportages en reportages. On a même pu voir l’émergence de réflexes journalistiques : traversant un groupe d’adultes installant des jeux de société dans la salle attenante à celle du stage, Isaac lance au groupe « ils font quoi à côté ? », l’animateur en profitera pour le questionner « qu’est ce que tu peux faire pour le savoir ? », sans hésiter, l’ado répondra « je vais leur demander et voir si ça peut faire un article ».
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Un stage productif qui favorise les rencontres
« Au début ça me faisait un peu peur, mais au final j’ai adoré et ça me donne envie de recommencer », témoigne Chloé qui a su se dépasser, accompagnée par un groupe bienveillant. Au bout des cinq après-midi, elle aura participé à quatre des seize reportages publiés par le compte Instagram « Cet Arbre Là« , se définissant comme « le média des ados journalistes qui présentent l’actualité d’Orvault cette semaine ». Au fil de la semaine, les jeunes ont interviewé des habitant·es d’Orvault, des commerçant·es, des bibliothécaires, la police municipale, le personnel de la Mairie… autant de rencontres qui leur ont permis d’apprendre « des choses sur les gens » et de parfois lutter contre les a priori et la timidité.
Les rencontres se sont aussi faites à l’intérieur du groupe. Grâce à plusieurs jeux « brise-glace » organisés par l’animateur, mais aussi à travers l’autonomie laissée aux ados dans l’organisation de leur reportages et des temps de goûter, les jeunes ont pu forger de nouvelles amitiés. Les participant·es sont nombreux·ses à avoir apprécié « l’ambiance de groupe », « discuter avec des gens motivés », « participer en groupe », »faire connaissance avec les gens du stage », ou plus simplement « se faire plein d’amis ». Un engouement général qui se traduit par la volonté verbalisée de continuer le projet autour de ce média par plus de la moitié des jeunes présent·es.
Une restitution valorisante
« J’ai appris des choses que je ne savais pas sur ce qui se passe Orvault » témoigne une mère d’ado présente au temps de restitution publique organisée lors de à la fin du stage. Avec cette seule phrase, les ados ont pu apprécier l’utilité de créer de l’information locale, et donner du sens à la création du média Cet Arbre Là. « On a rencontré Marie, une retraitée trop mignonne en faisant un reportage sur la maison de retraite, ça nous a donné envie de raconter son histoire », explique Ninon et Rose face à une petite dizaine de parents, frères et sœurs. À travers ce bilan public, les jeunes stagiaires ont pu raconter les histoires derrières les reportages, et donner des pistes d’auto-critiques qui ont prouver à l’assemblée à quel point ils et elles ont pris ce stage de journalisme au sérieux. Gageons qu’il aura donné le goût de la recherche, de la vérification et de la diffusion de l’information à la majorité des participant·es.