15 mai 2023

À Saint-Sébastien-Sur-Loire, Fragil fait discuter des parents et des ados autour du cyber-harcelement

Dans le cadre de sa mission d'éducation aux médias, Fragil est intervenue le 21 mars dernier auprès des habitant·es de Saint-Sebastien sur Loire. Pendant deux heures, une douzaine de jeunes et d'adultes ont pu réfléchir ensemble autour de la thématique du cyber-harcèlement.

À Saint-Sébastien-Sur-Loire, Fragil fait discuter des parents et des ados autour du cyber-harcelement

15 Mai 2023

Dans le cadre de sa mission d'éducation aux médias, Fragil est intervenue le 21 mars dernier auprès des habitant·es de Saint-Sebastien sur Loire. Pendant deux heures, une douzaine de jeunes et d'adultes ont pu réfléchir ensemble autour de la thématique du cyber-harcèlement.

Dans le cadre de la programmation du « Carrefour des familles », dispositif de la ville autour de la parentalité, le service Préventions Sociales de Saint-Sébastien-sur-Loire a sollicité l’association Fragil afin de mettre en place un atelier autour du cyber-harcèlement. Ainsi, une douzaine de participant·es s’est retrouvée à la Maison des Associations de la ville en ce début de soirée du 21 mars pour échanger et réfléchir ensemble. Pendant deux heures, ce public constitué de mères et de leurs ados ont été invité à prendre la parole à travers divers ateliers.

Une définition commune du cyber-harcèlement

Pendant une vingtaine de minutes, les participant·es ont échangé autour de la définition du cyber-harcèlement. À l’aide de marqueurs et d’une grande feuille blanche affichée au mur, chacun·e a pu inscrire un mot clé en lien avec la thématique du jour. « Agression », « commentaires », « réseaux sociaux », « honte »… les parents ont pu exprimer leurs craintes et les adolescent·es présent·es évoquer leur ressentis en s’appuyant sur les mots inscrits.

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Du débat pour approfondir

Dans un second temps, les personnes présentes ont été invitées à débattre autour de phrases volontairement clivantes dans un temps de débat mouvant. »Il est simple de parler de cyberharcèlement à un adulte », « Il faudrait surveiller les victimes de cyber-harcèlement afin qu’elles ne deviennent pas cyber-harceleuses à leur tour », « Il faut faire attention à ce que l’on dit et fait sur internet pour ne pas se faire cyber-harceler »… autant de phrases qui ont permis au groupe de réfléchir à la difficulté de surmonter la honte, à la notion d’inversion de la culpabilité, ou encore à l’accompagnement des victimes.

[aesop_image img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2023/03/IMG_20230321_193129.jpg » panorama= »off » align= »center » lightbox= »on » captionsrc= »custom » caption= »Un débat mouvant pour questionner le cyber-harcèlement » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

 

 Des définitions précises pour aller plus loin

Après un temps dédié à différents rappels à la loi, aux organisations de lutte contre le cyber-harcèlement 3018, ou Pharos pour certains cas,  l’animateur de Fragil a donné au groupe des cartes de définitions pour support de discussion. « Doxxing« , « Grooming« , »Revenge Porn« , « Fisha« , »Stalking« … de nombreux anglicismes inconnus du groupe qui décrivent pourtant des réalités très concrètes. La carte « Dickpic » a été commenté sans honte par des ados présentes : « on n’est pas gênées, c’est normal en fait » ont-elles lancé face à des mères bienveillantes qui prenaient la mesure de cette pratique punie par la loi.

[aesop_image img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2023/03/IMG_20230321_194107.jpg » panorama= »off » align= »center » lightbox= »on » captionsrc= »custom » caption= »Les participant·es échangent autour de cartes de définitions » captionposition= »center » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

À l’issue des échanges, le groupe s’est quitté ravi d’avoir eu un temps pour se parler et s’écouter sans jugement.

Chargé de projets numériques et médiatiques chez Fragil depuis 2017, musicien, auteur, monteur... FX est un heureux touche-à-tout nantais. Il s'intéresse aux musiques saturées, à l'éducation aux médias, aux cultures alternatives et aux dystopies technologiques.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017