5 avril 2018

Art3f : salon international d’art contemporain

Le salon d’art contemporain avait pris place vendredi 23 mars au Parc des Expositions de Nantes. Ne connaissant pas cette manière d’exposer, je suis venue sans attentes particulières, prête à découvrir un nouvel univers.

Art3f : salon international d’art contemporain

05 Avr 2018

Le salon d’art contemporain avait pris place vendredi 23 mars au Parc des Expositions de Nantes. Ne connaissant pas cette manière d’exposer, je suis venue sans attentes particulières, prête à découvrir un nouvel univers.

L’aspect glacial de l’environnement n’était pas propice à donner, de prime abord, une image accueillante. J’ai donc décidé de faire abstraction de cette image pour me concentrer sur l’exposition et ce qu’elle avait à nous apprendre.
Les allées s’enchaînent, en créant un sentiment de conformité malgré la diversité des œuvres. Notre regard passe, traverse, s’attardant parfois sur certains artistes. Nous sommes entraînés dans la dynamique de passage, où les personnes se baladent avec un regard averti sans pour autant questionner ce qui les entoure. Les œuvres sont pour certaines intrigantes, pour d’autres révélatrices d’un engagement. On est troublé par des univers qui se dessinent parmi certains stands.

Les œuvres sont pour certaines intrigantes, pour d’autres révélatrices d’un engagement.

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Chaque exposant proposait son propre vernissage, un aspect singulier qui ne favorise pas la convivialité. Les comités fermés liés aux vernissages n’étaient pas propices aux échanges sur les œuvres, sur leurs histoires ou sur celle de l’artiste. Sentiment assez frustrant pour une exposition d’art où nous étions davantage dans un comportement de consommation et non d’interrogation. De mon point de vue, ce genre d’exposition ne permet pas de créer l’expérience que l’on pourrait avoir avec les œuvres en elles-mêmes. Je suis davantage amatrice des endroits intimistes qui apportent de la valeur à une exposition. C’est ainsi que l’œuvre peut nous apporter quelque chose, nous émouvoir, nous bouleverser, nous transporter. Je ne sais pas comment vous appréciez l’art et je serais ravie d’avoir votre avis mais pour moi l’art ne doit pas se limiter à un bien de consommation, cela doit aller au-delà. L’œuvre peut éveiller en nous des émotions, des histoires lointaines, des rencontres, des échanges. Elle va parfois nous confronter à un univers, à une manière de penser.

L’art ne doit pas se limiter à un bien de consommation, cela doit aller au-delà.

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Néanmoins, une exposition nous permet d’avoir un panel d’œuvres d’art plus différentes les unes des autres. On se projette dans certaines quand d’autres nous étonnent. Si vous recherchez à acheter des oeuvres, ce type d’exposition vous est destiné, nous sommes plus sur un aspect commercial qui convient ou non à certains artistes. Dans ce genre d’exposition, l’évasion n’est que minime face à l’immensité des lieux.

Passionnée par les sujets d’actualité, j’attache de l’importance à informer et à sensibiliser sur des histoires méconnues. J’aime découvrir et appréhender le monde qui m’entoure par des rencontres, des partages et des parcours de vie.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017