25 novembre 2019

Atelier écriture web pour une journée ressource DRDJSCS

Le 19 novembre 2019, Fragil a accueilli en ses locaux des animateurs et animatrices jeunesses venu.e.s se former à l'écriture web. Retour sur cette journée consacrée au journalisme et aux nouvelles écritures sur les réseaux sociaux.

Atelier écriture web pour une journée ressource DRDJSCS

25 Nov 2019

Le 19 novembre 2019, Fragil a accueilli en ses locaux des animateurs et animatrices jeunesses venu.e.s se former à l'écriture web. Retour sur cette journée consacrée au journalisme et aux nouvelles écritures sur les réseaux sociaux.

Plusieurs fois par an, Fragil est sollicitée par le DRDJSCS (Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale) des Pays de la Loire pour mener des journées ressources à destination des professionnels de l’animation jeunesse. Le 19 novembre dernier, une dizaine de participants se sont rendus dans les locaux de Fragil pour une journée consacrée à l’écriture journalistique et à l’écriture web.

Une formation attendue

Pour débuter la journée, les participantes et participants sont amenés à participer à un temps d’accueil. Nous leur proposons à tout de rôle d’échanger sur leur humeur, leur attentes du jour mais aussi d’évoquer la dernière information qu’ils ont retenus. Une majorité s’est inscrit à cette journée afin de mieux maitriser les nouvelles formes d’écritures sur internet et les réseaux sociaux, mais aussi pour avoir quelques « clefs » concernant la mise à l’écrit pour un public adolescents.  Une fois que les présentations sont faites nous enchainons avec un atelier débat mouvant. Celui ci est consacré au journalisme et au fonctionnement des médias, thème qui introduit cette journée consacrée à l’écriture web.

Atelier débat mouvant

Toujours dans cette thématique journalistique, nous proposons aux stagiaires du jour un atelier consacré à la ligne éditoriale. Ce terme n’étant pas maitrisé par tout le monde cet exercice s’est révélé efficace et inspirant pour une réalisation dans leurs propres structures jeunesse. Le principe est simple, sur une table des dizaine de papier où y est inscrit des titres de presse, sont disposés et mélangés. Chaque groupe commence par tirer au sort un « thème » qui sera la ligne éditoriale de leur média imaginaire, puis les groupes doivent sélectionner parmi tous les titres de presse les 5 qu’ils trouvent les plus pertinent d’après leur thème.

Par la suite les groupes doivent positionner leurs articles selon la hiérarchie qu’ils ont déterminé, puis donner un nom à leur magazine ou journal. Chaque groupe est enfin amené à nous présenter son média, sa une suivie des articles et de la ligne éditoriale. Cet exercice permet de se questionner sur la fonction d’une ligne éditoriale ainsi que sur le choix des articles. Plusieurs articles peuvent convenir à plusieurs lignes éditoriales, le tout est de pouvoir expliquer et justifier son choix. De même pour le titre du média,  chaque groupe doit expliquer son choix et un échange se poursuit avec l’ensemble des participants.

L’écriture journalistique en pratique

Pour clore cette matinée, les participants et participantes vont réaliser un atelier d’initiation à l’écriture journalistique. Cet atelier est animé par Fragil dans de nombreux temps de formation. En voici les principales étapes :

Définir les questions

À l’aide d’une feuille de brouillon et d’un crayon, le jeu débute par l’écriture des 6 questions essentielles à la mise en place d’un article :

qui ? quoi ? où ? quand ? comment ? pourquoi ?

Ces questions émanent d’un temps de discussion avec les stagiaires au début du jeu.

Observer et répondre aux questions

Une fois les 6 questions écrites sur la feuille de brouillon, l’animateur ou l’animatrice du jeu va réaliser une action sous les yeux de son public : prendre ses clefs dans la main droite pour les lancer vers sa main gauche sans réussir ce geste, les clefs tombent donc à terre.

Une fois l’action passée, les jeunes doivent écrire en face des 6 questions, les 6 réponses que peut donner l’action qui vient de se produire. Les journalistes en herbe doivent donc répondre à ces 6 questions d’après ce qu’ils ont vu, mais aussi d’après leur propre curiosité.

En effet si quelques uns, le plus souvent, redemande la fonction ou le nom de l’animateur ou l’animatrice, rares sont ceux qui poussent la réflexion plus loin en demandant notamment quelle intention y avait-il dans cette action

Atelier d’écriture journalistique

Écrire un article

Après ce temps de réponse nous leur demandons par la suite de rédiger quelques phrases avec les réponses aux questions, puis de donner un titre à ce court article. Quelques minutes plus tard certains souhaitent lire leur production, un moment toujours intéressant pour le groupe.

Note : dans la plupart de nos ateliers les textes se ressemblent dans les grandes lignes mais ils diffèrent souvent au moment de la réponse à la question “pourquoi ?”. Pour certains nous avons fait tomber nos clefs pour l’exercice, pour d’autres c’était par amusement ou autre.

Du quiz à la pratique

La seconde partie de la journée est consacrée aux nouvelles écritures web. L’après midi débute par un temps d’échange et de retours d’expériences entre les participants. Par groupe de 3 à quatre personnes, tous sont amenés à discuter entre eux des projets ou expériences menés auprès de leur structure respective. Une mise en commun sommaire permet de compléter les échanges et de nourrir les attentes des stagiaires.

Nous enchainons avec un quiz sur la culture numérique et les réseaux sociaux. Le contenu de ce quiz est à retrouver en fin d’article dans la présentation interactive. Ce quiz permet à nos participants d’éclaircir certains points de vocabulaire mais aussi de jauger le niveau de chacun et chacune sur ses connaissances notamment concernant les codes des réseaux sociaux.

Pour terminer cette journée consacrée à l’écriture web et journalistique, nous leur proposons de passer à la pratique. Chaque groupe de trois à moins d’une heure pour poster un contenu sur un compte Instagram créé pour l’occasion. Le défi est de respecter la ligne éditoriale qu’ils ont décidé tous ensemble, prendre cinq photos et les publier en y ajoutant un court texte journalistique ainsi que certains « codes » tels que les # ou @.

Cet exercice permet de prendre un main un outil dont beaucoup s’était déjà servi mais n’avais pas l’envie ou le temps nécessaire pour faire des publications complètes. Ce temps a également permis à certains de farfouiller les recoins de l’application mais aussi d’aborder les questions de sécurité. Comment faire confiance aux jeunes pour les laisser gérer seul.s le compte Instagram de notre structure ? Dois-je rester avec eux le temps de la publication ? Dois-je leur laisser un mot de passe ? Autant de questions auxquelles les participants tentent de répondre par leurs propres expériences et connaissances.

 

Ci dessus une publication du compte Instagram créé pour cette journée ressource.

Nous terminons cette journée par un bilan commun. La prise en main d’un compte Instagram reste le moment phare de la journée, compte tenu du retour des participants cette journée ressource changera de formule pour les prochaines à venir. De manière globale les stagiaires du jour semblent satisfaits de leur journée passée chez Fragil, les outils d’éducation populaire contribuent à rendre le contenu proposé plus dynamique et adapté au groupe.

Ci dessous la présentation Google de la journée créée par Fragil.

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017