2 mars 2021

Atelier en visio : des jeunes intéressés par leurs réputations en ligne

En coanimation avec le CRIJ des Pays de la Loire, Fragil a menée un atelier de deux heures en direction de jeunes de 15 à 30 ans. Une dizaine de jeunes de la région ont répondu présent pour cette atelier en visioconférence sur le thème des réseaux sociaux.

Atelier en visio : des jeunes intéressés par leurs réputations en ligne

02 Mar 2021

En coanimation avec le CRIJ des Pays de la Loire, Fragil a menée un atelier de deux heures en direction de jeunes de 15 à 30 ans. Une dizaine de jeunes de la région ont répondu présent pour cette atelier en visioconférence sur le thème des réseaux sociaux.

A l’initiative du Centre Régional Information Jeunesse (CRIJ) des Pays de la Loire, un atelier consacré aux réseaux sociaux s’est tenu en visioconférence auprès de jeunes âgés de 16 à 18ans. Ce temps gratuit s’est déroulé en visioconférence et en soirée, il a réuni une petite dizaine de participantes et participants.

Avis critique sur les réseaux sociaux

Après un temps d’accueil et de présentations de chacune des personnes présentes, un premier atelier est proposé au groupe. Sur une page Padlet créée pour la soirée, chacun et chacune doit écrire au moins 3 choses positives et 3 choses négatives sur les réseaux sociaux. Après cinq minutes de réflexion, le tableau interactif est complété par les idées du groupe.

Capture d’écran du Padlet.

Cet exercice permet à tous et toutes de partager ses craintes mais aussi les raisons qui les conduisent à passer du temps sur leurs réseaux sociaux. Pour la majorité d’entre eux on remarque que les réseaux constituent un outils privilégié de communication et de partage d’informations ou plus largement de contenu. Les limites de ces canaux de communications sont également partagées par la plupart des participantes et participants. La harcèlement, le manque de recul ou encore l’aspect chronophage des réseaux se retrouvent parmi toutes les déclarations. Les discussions se font riches et les retours d’expériences du groupe témoignent d’une certaine critique des ces outils, notamment d’un sentiment d’être « accro » à son téléphone et aux réseaux.

Une culture numérique plutôt riche

La soirée s’est poursuivie avec un quiz dédié à la culture numérique. Composée d’une vingtaine de questions, le quiz permet à chacun et chacune de jauger ses connaissances et bien sûr de les partager au fil des réponses. Les participantes et participants disposent d’un niveau de connaissance plutôt homogène et élevé, le système économique des réseaux sociaux semble notamment très clair pour eux.

Ci-dessous la présentation sur document Google des ateliers proposés, notamment le quiz à partir de la page 5.

Contrôler son e-reputation sur internet

Mots d’ordre de cette soirée, l’e-réputation ou encore l’empreinte numérique ont été abordés tout au long des ateliers et plus particulièrement lors de la dernière demi heure. Afin de rendre compte du nombre de données que nous divulguons aux géants du numérique (les Gafam) et aux réseaux sociaux, le groupe est amené à participer à un dernier atelier de décryptage.

Régulièrement animé par Fragil, cet atelier a été ce soir là coanimé par Camille, animatrice du CRIJ. Le but étant de faire lister aux participantes et participants les informations qu’ils pouvaient tirer d’une photo publiée que Instagram. Les divers éléments colorés s’affichent petit à petit afin de progressivement en savoir plus sur la personne détentrice du compte.

A la fin de l’atelier une liste importante de données est donc établie, l’occasion pour beaucoup de prendre conscience de tout ce que nous donnons à ces plateformes, parfois sans s’en rendre compte.

La soirée se termine donc sur une discussion autour de ce sujet, comment chacun.e fait pour maitriser son image en ligne ? Quelle importance ces données ont pour les entreprises du net ou tout simplement pour des futurs employeur.euse.s ? Le groupe semble globalement très content de cette série d’atelier, le partage de connaissances et la réflexion autour de ces thèmes actuels ont particulièrement été appréciés.

Curieuse de tout et surtout de l'info, Romane (se) pose beaucoup de questions. Salariée de Fragil, elle écrit sur l'éducation aux médias et la musique actuelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017