« La guerre en Ukraine a renforcé ce besoin d’informations justes ». Hervé Rivoalen, présent dans le cadre du partenariat entre EDF et l’exposition, pose les bases de cette dernière, et explique son intérêt d’autant plus justifié par rapport à la situation internationale délétère. « Le contexte de cette exposition est un désordre informationnel », surenchérit Laurent Bigot, référent scientifique de l’exposition . Les oeuvres, n’ayant pas a priori de liens forts ni même d’influence sur le traitement de l’actualité, revêtent en réalité un intérêt majeur dans la compréhension du monde. « Les oeuvres vont pouvoir compléter un discours en jouant sur l’émotion », affirme le directeur de l’école de journalisme de Tours.
Analyse du Pizzagate (oeuvre présentée lors de l’exposition : « naissance et diffusion d’une #fakenews »)
L’art pour lutter contre la désinformation
« Il y a manque de données sur les effets d’une fake news », explique Laurent Bigot. Politique de désinformation, économie des « infox », ingérence étrangère…. Pourtant, les effets de la désinformation sont multiples et peuvent causer de graves troubles dans la vie d’un pays démocratique. Contre ces pièges, des artistes s’engagent pour lutter contre ces méfaits. Bill Poster et Daniel Howe, en 2019, montrent bien la facilité de détourner un discours via le Deep Fake, une technique de synthèse multimédia reposant sur l’intelligence artificielle.
Exemple de vidéo deep fake
De nombreux exemples de déstabilisations
Une oeuvre présente dans l’exposition revient sur la campagne présidentielle américaine de 2016, le « pizzagate » avait sérieusement bousculé Hillary Clinton. Le « pizzagate » était une théorie conspirationniste prétendant qu’il existe un réseau pédophile dirigé par des proches d’Hillary Clinton dans les sous-sols d’une pizzeria de Washington. La désinformation peut donc avoir des effets dramatiques sur une personne, puisque même « débunker », c’est qu’une preuve de la fausseté d’une information est apportée, une fake news peut rester délétère dans la réputation. L’exposition « Fake News : Art, fiction et mensonge » se déroulera jusqu’à fin 2023 au Médiacampus, et se déplacera en itinérance dans les collèges qui en feront la demande.