25 juin 2024

Avec Jump in Tech, les adolescentes s’initient aux métiers de l’informatique

Du 8 juillet au 2 août, l’association Becomtech qui œuvre à la mixité et à l’égalité des chances dans les métiers du numérique propose avec le programme Jump in Tech, un stage gratuit de quatre semaines à Nantes, pour initier des adolescentes de 14 à 17 ans aux techniques de l’informatique. La structure recherche encore ses dernières participantes.

Avec Jump in Tech, les adolescentes s’initient aux métiers de l’informatique

25 Juin 2024

Du 8 juillet au 2 août, l’association Becomtech qui œuvre à la mixité et à l’égalité des chances dans les métiers du numérique propose avec le programme Jump in Tech, un stage gratuit de quatre semaines à Nantes, pour initier des adolescentes de 14 à 17 ans aux techniques de l’informatique. La structure recherche encore ses dernières participantes.

Selon une étude de l’Opiiec (Observatoire paritaire des métiers de l’informatique, de l’ingénierie, des études et du conseil) publiée en juin 2023, les femmes sont largement sous-représentées par rapport aux hommes dans les métiers du numériques et de l’informatique. En effet, seulement un cinquième des postes de cheffes de projets informatiques sont occupés par des femmes indique l’étude.

L’initiative du programme Jump In Tech proposé par l’association Becomtech fait suite à ce constat d’un manque de femmes dans les filières de l’informatique et du numérique. « Aujourd’hui il n’y a que 28% des femmes qui travaillent dans ces secteurs-là, mais quand on va creuser un petit peu plus loin, on se rend compte qu’il n’y a que 17% de femmes qui travaillent sur des métiers techniques dans l’informatique et dans le numérique » détaille Ornella Picart, coordinatrice territoriale des Pays de la Loire pour Becomtech. L’objectif de Jump in Tech est de sensibiliser des adolescentes aux métiers de l’informatique avant les études supérieures « pour ouvrir leur champs des possibles » explique la coordinatrice du programme.

Des sessions pour travailler l’aspect technique et collaboratif

Ces sessions d’initiation à l’informatique « 100% gratuites » précise Ornella Picart, se dérouleront sur l’île de Nantes, sur le campus EPSI, une Ecole professionnelle spécialisée dans les sciences informatiques. « L’objectif, c’est que les filles soient accompagnées par deux professionnelles, l’une spécialisée en développement web et l’autre en communication digitale, pour qu’elles puissent acquérir des compétences techniques en programmation web, en environnement numérique, en culture numérique et tout ce qui est lié au multimédia » indique Ornella Picart. A côté de ce contenu axé sur l’aspect purement technique, le stage vise aussi à les accompagner sur des compétences plus « transversales » telles que la « gestion de projets, la prise de parole en public et le travail de groupe » précise la coordinatrice.

« Nous on est vraiment dans de la pédagogie active, explique-t-elle, c’est-à-dire que les filles vont vraiment mettre les mains dans le cambouis et vont créer leur propre site internet avec différents langages, elles vont pouvoir faire des interviews, du montage vidéo et rencontrer des professionnels ». Parmi les différent contenus prévus pendant les quatre semaines de cet été, les quinze participantes devront notamment « développer un projet informatique dans le cadre d’un hackathon où on va leur donner une thématique et elles vont devoir créer en groupe une solution digitale » nous explique Ornella Picart. Cet exercice sera l’occasion pour les jeunes filles d’apprendre à travailler en collaboration sur un projet de programmation informatique. La création d’un site internet et d’un prototype d’application feront aussi partie des activités qui seront présentées en dernier lieu à un jury « composé de professionnel.le.s de la tech » précise la coordinatrice de l’association.

Sensibiliser à l’égalité femme/homme

A travers Jump in Tech, l’idée est également de sensibiliser les adolescentes à la question de l’égalité femmes/hommes dans le monde professionnel et plus largement dans la société. « On va avoir aussi des ateliers sur l’égalité où l’on va aborder tout ce qui correspond au cadre légal et l’idée c’est d’amener cette culture de l’égalité au sein de la promotion. Le but c’est d’échanger avec elles sur différentes thématiques qu’on aura pu identifier comme l’IA et l’égalité, la représentation des femmes dans les médias, l’égalité professionnelle » nous indique Ornella Picart.

Des interventions avec des professionnel·le·s de l’informatique prendront place dans le cadre de tables rondes organisées pendant le stage durant lesquelles « 4 à 5 professionnels vont venir pour échanger sur leur parcours professionnel mais aussi scolaire, expliquer leur métier mais aussi apporter tout simplement des conseils à nos participantes pour leur permettre de vraiment conscientiser la diversité des métiers du numérique qui peuvent exister et se rendre compte qu’au sein de ces professions du numériques et de l’informatique, il n’y a pas uniquement des métiers de programmation » détaille la coordinatrice.

Des places encore disponibles pour la session à Nantes

Le programme Jump in Tech se déroule aussi dans plusieurs villes de France en Ile-de-France, à Marseille ou encore à Lyon où les sessions sont déjà complètes, ce qui n’est pas encore le cas à Nantes : « Moi à Nantes j’ai toujours un peu de mal à mobiliser, souligne la coordinatrice de l’association en Pays de la Loire les inscriptions se font toujours un peu au dernier moment à Nantes alors que dans d’autres promotions en Ile-de-France, à Lyon mais aussi à Marseille elles sont déjà complètes, mais moi j’ai toujours un petit peu de mal… Ça arrive un peu sur le tard et il me reste encore cinq places ».

Concernant l’organisation des journées durant la session d’été, elles se tiendront du lundi au vendredi de 9h30 à 16h30, « on appelle ça une colonie de vacances apprenante » commente Ornella Picart, « certes il y aura de l’acquisition de compétences mais le but c’est de créer une dynamique de groupe ». En effet, à la suite des quatre semaines de stage Jump in Tech, les participantes sont intégrées au programme « Ambassadrices » de l’association Becomtech qui leur propose un accompagnement dans la durée « sur leur orientation, leur montée en compétences numériques, leur prise de parole » explique la coordinatrice du programme. Cela se manifeste par des activités auxquelles les adolescentes peuvent participer tout au long de l’année.

« Un outil d’émancipation pour ces jeunes filles »

Ornella Picart considère ces sessions aux techniques informatiques et numériques comme « un outil d’émancipation pour ces jeunes filles ». Elles s’inscrivent dans une démarche plus large de sensibilisation auprès d’un public d’adolescent·es, notamment en banlieue et en zone rurale « on va principalement dans les réseaux d’éducation prioritaire et les quartiers politiques de la ville mais aussi dans les zones rurales indique-t-elle le but c’est de leur créer un premier réseaux professionnel si elles ont envie après de continuer dans l’informatique et dans le numérique ».

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017