10 avril 2018

Avishaï Cohen, voyages en terre de Jazz

Jazzman d’origine israélienne, Avishaï Cohen s’est produit sur la scène du théâtre de la Fleuriaye à Carquefou le 30 mars dernier pour le plus grand plaisir des mélomanes venus l’écouter. Fragil y était pour vous.

Avishaï Cohen, voyages en terre de Jazz

10 Avr 2018

Jazzman d’origine israélienne, Avishaï Cohen s’est produit sur la scène du théâtre de la Fleuriaye à Carquefou le 30 mars dernier pour le plus grand plaisir des mélomanes venus l’écouter. Fragil y était pour vous.

Né en Israël, le voyage musical d’Avishai Cohen a commencé quand il a décidé de se mettre au piano à l’âge de neuf ans. Vers quatorze ans, il s’est mis a la guitare basse après avoir déménagé à St Louis dans le Missouri. Il a ensuite posé ses valises à New York en 1992 et, lors de ses études, il a rencontré Brad Mehldau et a notamment collaboré avec Chick Corea qui a d’ailleurs coordonné son premier album intitulé « Adama » en 1998. Fort du succès de ce premier opus, il a crée le Avishai Cohen trio (dont la composition a changé plusieurs fois) et son label en 2002. Ce trio prend fin en 2009, ce qui n’a pas empêché la production d’album (entre 1998 et 2017 plus de dix albums sont sortis dans les bacs). L’année 2017 a apporté une nouvelle direction musicale avec le projet 1970, créant un son plus groove en remplaçant le grand piano de concert et sa contrebasse par des guitares et des synthétiseurs.

Sur la scène du théâtre Fleuriaye

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Le concert commence. L’ambiance ressemble à celle d’un atelier mécanique. Peu à peu, un soupçon de musique bretonne s’empare de la salle. C’est ensuite une ambiance de port, inspirée par l’ensemble des instruments, qui engloutit le public. La brume est installée, la lumière du phare diffuse une lumière intense et épaisse par intermittence, puis nous voilà perdus en mer, c’est le crépuscule, on vient de passer une nuit agitée et l’aube offre enfin ses premières lueurs. On se réveille en Méditerranée peut être en Égypte ou sur d’autres côtes africaines.

Nouveau morceau, nous voici dans une balade, retour au ROCK des années 70. On voyage grâce aux solos de guitare et de batterie, ou, d’un autre monde. La belle scénographie composée de boules de lumière chaude rencontrent les spectres froids des projeteurs, le tout calé sur le rythme de la musique.

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Les musiciens nous baladent à nouveau, mais nous avons changé d’époque. Nous voilà dans les années 2000. Le synthé et la batterie sont prédominants, on arrive au pays électronique : le beat est posé et là arrive un rythme et la voix du guitariste, une voix saccadée avec un beat presque rap.

Soudain, l’ambiance devient feutrée, le son passe à de l’électro smooth. Le rythme imposé par la contrebasse et la batterie est plus lent. On nage dans du coton. Le morceau tranche profondément avec ce que l’on avait pu écouter sur les autres albums. Visiblement, Avishaï Cohen se renouvèle ! (ce qui n’est visiblement pas le cas de son public)

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Nouveau morceau, nouvelle ambiance, c’est rock blues, ambiance de poupée, un beat qui danse, il s’adresse au public : « Sometimes I feel like a mother less children », cela ne nous empêche pas de danser, ils dansent, on danse !

Et là, nouvelle morceau plein de tendresse « It should be together », c’est sensuel, comme un matin d’été, fenêtre ouverte, le vent frais pénètre dans la chambre, on est sous des draps blanc purs et molletonnés. La guitare nous remplit d’énergie, nous donne la pêche : on est prêt à se lever, une belle journée ensoleillé commence.

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Fin du voyage

Puis plus tard dans la journée, le soleil se couche, mais il fait encore très chaud après cette journée ensoleillée. On voyage toujours, on voyage latin, on voyage… L’entrée se fait à la contrebasse puis la guitare joue un rythme rapide ambiance latine et chaude au style ‘flamenco’. La guitare et le chant complètent cette chaude ambiance, on sort du genre « funéraire » de ces précédents albums (Gently disturbed et From Darkness), un véritable hymne à la joie. S’en suit une musique si festive qu’on se croirait dans un carnaval « apaisé ».

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Avishai Cohen clôture le concert avec un solo de contrebasse imitant la musique d’un cartoon, l’échange avec le public est à son paroxysme.

 

Toutes les dates de concert d’Avishai Cohen sont disponibles ici.

Passionné par les spectacles de rue et autres interventions artistiques, je souhaite vous faire partager ces moments à travers photos et écrits.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017