8 décembre 2016

Festival culture Bar-bars : le live réinvestit la ville !

Du 24 au 26 novembre dernier, le festival Culture Bar-Bars proposait plus de 800 spectacles répartis dans 240 lieux disséminés aux quatre coins de la France. Retour sur ces trois jours intensifs de live-music !

Festival culture Bar-bars : le live réinvestit la ville !

08 Déc 2016

Du 24 au 26 novembre dernier, le festival Culture Bar-Bars proposait plus de 800 spectacles répartis dans 240 lieux disséminés aux quatre coins de la France. Retour sur ces trois jours intensifs de live-music !

Créé à Nantes en 1999 à l’initiative de 12 bars qui proposaient 72h de musique non-stop, le collectif Culture Bar-Bars a pour but premier de lutter contre la fermeture inéluctable des salles de proximité.

Durant les trois jours de cette quinzième édition du festival Culture Bar-Bars, plus de 1700 artistes se sont produits aux quatre coins de l’Hexagone, avec, pour la plupart des manifestations, un accès libre au spectacle. Mêlant les genres, le festival offrait ainsi une programmation éclectique avec des concerts multiples et variés (du hip hop au jazz en passant par la musique électronique et l’incontournable rock’n’roll), ainsi que des expositions, du théâtre et des one-man-show comiques.

Pour Denis Tallédec, le directeur du collectif Culture Bar-Bars, « les bars sont des lieux de vivre-ensemble, à condition de les laisser vivre. La spécificité de notre festival est qu’il n’y a pas d’unité de lieu, de programmation ou de temps, mais autant de lieux que de programmateurs. On revient à une forme d’underground ! ».

[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#ffffff » align= »left » size= »1″ quote= »Les bars sont des lieux de vivre-ensemble, à condition de les laisser vivre » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]

Dans l’agglomération nantaise, le festival proposait ainsi plus de 300 événements répartis sur 89 lieux. Pour les plus affamés, les concerts ont débuté dès le mercredi, notamment dans « le Village » du côté de Feydeau (le Tapazinc, la Rumeur…).
« Notre but est de défendre les petits lieux de diffusion, la diversité culturelle et la convivialité dans ces magnifiques endroits de vie que sont les bars », ajoute Denis. « Cependant, organiser un concert dans un endroit de moins de 200 places, ça coûte en gros 1000 euros. La recette du bar ne permet pas d’amortir. On a donc créé avec d’autres organisations, des collectivités et l’État, un dispositif visant à réduire la note pour les bars. »
Sans oublier les petits groupes pour qui Culture Bar-Bars est une réelle opportunité de se produire devant un public (quand il est au rendez-vous). De plus en plus rares, les petites scènes locales font souvent franchir la première marche aux plus timorés. « L’important pour le collectif est d’être présent de la même façon dans un village de 1500 habitants qu’à Paris. Pendant le festival, on proposait un site qui permettait de se géolocaliser et de créer un parcours en fonction des lieux et de la programmation. On s’adapte aux nouveaux modes de consommation de la musique, au butinage. »
J’espère donc que vous avez bien papillonné et rendez-vous l’année prochaine pour une nouvelle saison de butinage.


A lire également sur Fragil, l’article sur l’édition 2015

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017