9 novembre 2023

Bastien : “Sortir de ma zone de confort pour redécouvrir Nantes”

Pour lutter contre la grisaille de novembre, partons à la rencontre de Bastien, 28 ans, nouveau rédacteur à Fragil. Nous sommes lundi pourtant le Meltdown bar est bondé. La raison? Un tournoi de jeu vidéo. La frénésie ambiante contraste avec la douceur que dégage Bastien. Rencontre avec un jeune homme enthousiaste, curieux et engagé.

Bastien : “Sortir de ma zone de confort pour redécouvrir Nantes”

09 Nov 2023

Pour lutter contre la grisaille de novembre, partons à la rencontre de Bastien, 28 ans, nouveau rédacteur à Fragil. Nous sommes lundi pourtant le Meltdown bar est bondé. La raison? Un tournoi de jeu vidéo. La frénésie ambiante contraste avec la douceur que dégage Bastien. Rencontre avec un jeune homme enthousiaste, curieux et engagé.

Originaire de Normandie, Bastien a grandi dans le vignoble nantais. Après des premiers pas en médecine, c’est finalement vers des études de géologie qu’il se dirige. Passionné du vivant et de la terre (il avoue avoir une collection de pierres depuis tout petit!), Bastien ressent le besoin de s’engager pour penser et changer le monde de demain.
Fraîchement embauché comme responsable de projet environnement dans un bureau d’étude nantais et spécialisé en énergies renouvelables, il élabore des études d’impact des sols, d’évaluation des risques et de catastrophes naturelles.

Nantes, la richesse des rencontres

Arrivé sur Nantes il y a 6 ans pour une licence puis un master de géologie, il confesse que la cité des Ducs est la ville où il est “devenu sociable”. Nous évoquons les lieux qui lui ressemblent. En tête de liste, le Macadam, club techno emblématique de la ville : selon lui “le lieu le plus inclusif de la ville”.
Celui qui se définit comme un ancien timide évoque y avoir fait de très belles rencontres et avoir vaincu son tempérament réservé au fil de longues discussions nocturnes.

S’il songeait ces derniers mois à quitter Nantes avec l’impression d’en avoir fait le tour, décrocher ce nouveau poste l’a décidé à rester. Il aborde cette nouvelle année avec une envie de renouveau.
L’objectif ? S’ouvrir à de nouvelles rencontres, chercher d’autres cercles de sociabilisation et de réflexion, bref, sortir de sa zone de confort.

Engagement militant

Une volonté de changement qui passe aussi par un engagement associatif et militant. Bastien est ainsi engagé auprès de la branche nantaise du collectif Les Soulèvements de la Terre, a commencé à participer à des maraudes avec l’association Les P’tits Gilets.
Enfin, il vient de rejoindre la rédaction de Fragil.

Pour conclure, je lui demande s’il y a un lieu nantais qu’il aimerait visiter : “La réserve du Musée d’histoire naturelle. C’est une sorte de grand hangar, avec de hauts grillages, sans inscription. C’est mystérieux… j’ai l’impression qu’il s’y cache un énorme trésor, mais peut-être que je fantasme complètement!

« Une ville militante, bienveillante et synonyme de détente. » C’est avec ces quelques mots que Camille définit son sentiment après sa première année passée à Nantes. Actuellement en transition entre la production de films d’animation et le journalisme, elle est d’ores et déjà une des voix que vous pouvez écouter sur les ondes de radio Prun’.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017