En terrasse du Lieu unique , Camille est dans son élément. Dans deux heures, elle embauchera au bar de cette institution nantaise. En attendant, elle discute, dépanne une roulée à un type en galère et quelques pièces qu’elle va chercher au fond de son sac… L’écoute est attentive, la parole directe, le regard franc.
A 22 ans, Camille revient sur son lien avec Nantes. « Je me pensais l’âme vagabonde et en fait, pas tant que ça. C’est pendant un job dans les Alpes que le déclic s’est produit : ma région me manquait. En partant, j’ai compris que je reviendrai vivre ici. »
Choletaise d’origine, Camille quitte sa ville natale à 18 ans, multiplie les allers-retours entre Cholet, Nantes et Rennes. Elle suit des études dans le social (monitrice-éducatrice), travaille en internat, enchaîne les contrats dans les bars. « Ça n’a pas toujours été facile mais maintenant j’ai un nouveau projet : devenir monteuse vidéo ». Nantes est désormais son QG avec à la clé une formation à Arinfo.p
Photographe qui trouve son bonheur dans les ruelles du Bouffay et Trentemoult, Camille voit dans sa ville un formidable terrain de jeu pour les arts visuels. Spectatrice du Katorza, elle dévore les soirées festives des bords de l’Erdre côté Lieu unique, Drôle de barge et Petit baigneur. Fan d’électro, elle chauffe aussi son cardio au CO2. C’est tout ce dynamisme culturel et festif qui a séduit notre néo-nantaise.
Difficile pour Camille de trouver des défauts à sa ville adoptive. Mais le sujet s’invite quand même : l’insécurité. Si elle admet faire attention, elle nuance rapidement : « en fait, c’est plus un sentiment. Il ne m’est jamais rien arrivé mais il y a de sales histoires et beaucoup de rumeurs sur Insta. Ça peut faire flipper. »
On pourrait rester encore longtemps à cette terrasse, Nantes offrant son lot de badauds et d’histoires au pied de la tour Lefevre-Utile. Mais c’est l’heure de quitter Camille. Plus que quelques minutes avant le début du service et une nouvelle soirée en préparation.