Spectacles

31 juillet 2017

La gratuité en question

« La culture sera gratuite », déclarait André Malraux en 1967, alors ministre d’État chargé des Affaires culturelles. Vu la multiplication d’événements, de festivals et de concerts gratuits, il semblerait que cette prophétie soit en passe de se réaliser. Cependant, cette offre culturelle gratuite atteint-elle les espoirs qu’elle suscite ? Attire-t-elle réellement les publics en marge de l’art et de la culture en général ? Fragil a mené son enquête autour de l’organisation du festival Soleils bleus à Saint-Herblain pour mesurer l’intérêt et l’impact de cette politique.

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16 juin 2017

« Tannhäuser » à Monte-Carlo: La pureté rédemptrice

L’Opéra de Monte-Carlo a affiché, en février dernier, Tannhäuser de Richard Wagner, dans la version de Paris, en français, qui n’avait pas été représentée depuis sa création en 1861. La passionnante renaissance d’un ouvrage que l’on ne connaissait pas sous cette forme.

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5 mai 2017

« Tosca » à Tours, à travers le prisme de l’art

L’opéra de Tours vient de proposer une nouvelle production de « Tosca » de Giacomo Puccini : la mise en scène très intense de Pier-Francesco Maestrini est portée par des solistes très investis, sous la direction musicale pleine de ferveur de Benjamin Pionnier.

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21 avril 2017

« In Bloom » : dompter le dinosaure

« In Bloom » : c’est ce titre d’une chanson de Nirvana qui a été choisi par la compagnie de danse Chute Libre pour sa version hip-hop sombre et grave d’un monument du ballet du début du XXe siècle : « Le Sacre du Printemps ».

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  • Réparer les vivants ©Aurélie Clement
7 avril 2017

Le cœur d’un autre

Après son succès lors du festival off d'Avignon, la pièce « Réparer les vivants », adaptée du roman éponyme de Maylis de Kerangal, est en tournée dans l'hexagone. La performance est menée avec brio par Emmanuel Noblet, qui est nominé pour la 29ème Cérémonie des Molières. Fragil a assisté au spectacle à Nantes, au lieu unique.

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L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017