9 octobre 2024

Célia, une femme artiste à l’image de la ville verte

Originaire d’ici et de là, faisant de chaque endroit où elle passe un nouveau foyer, cela fait 3 ans que Célia s’est trouvé à Nantes un nouveau chez-soi. Après un master en science de l’art et arts plastiques, ainsi que quelques années travaillées dans la médiation culturelle, elle reprend ses pinceaux en Loire-Atlantique pour vivre de sa passion.

Célia, une femme artiste à l’image de la ville verte

09 Oct 2024

Originaire d’ici et de là, faisant de chaque endroit où elle passe un nouveau foyer, cela fait 3 ans que Célia s’est trouvé à Nantes un nouveau chez-soi. Après un master en science de l’art et arts plastiques, ainsi que quelques années travaillées dans la médiation culturelle, elle reprend ses pinceaux en Loire-Atlantique pour vivre de sa passion.

Célia est une femme vive et curieuse qui se laisse porter par le vent. C’est d’ailleurs en fermant les yeux et en mettant un doigt au hasard sur la carte de France qu’elle se retrouve dans le Morbihan après avoir passé une majeure partie de sa vie à Lyon. Des villes elle en a connues, mais c’est à Nantes qu’elle a jeté son dévolu à la recherche de nouvelles personnes, de plus de diversité, ethnique et culturelle et qui laissera une place à la femme indépendante qu’elle est.

« J’ai toujours travaillé avec et pour les artistes, mais là il était temps pour moi de passer de l’autre côté. » Après avoir semé ses petites graines, son travail d’entrepreneuse porte ses fruits et on la contacte pour venir faire des fresques dans des locaux professionnels. Sur ces murs elle dessine la nature à laquelle elle se sent très liée. Elle puise son inspiration de celle-ci et Nantes lui permet d’y rester connecté grâce à toute sa verdure. Son rêve serait de devenir une sorte de Robine des bois, où elle pourrait redistribuer une part de ses revenus, obtenus grâce à ses fresques, à une fondation qui œuvre pour le bien-être de la planète, pour dire la place qu’elle porte à la nature dans son cœur.

Elle aime ce qu’elle fait et est convaincue que l’art est plus qu’une touche anecdotique. Célia travaille pour des clients qui laissent une vraie place à la création, parce que l’art c’est bien plus que de la décoration. Elle parle énormément de la place de la femme dans ce domaine. C’est révoltant de voir qu’on ne leur (nous) laisse pas d’espace pour s’exprimer. Où sont donc les femmes ? Pas dans les postes de direction culturelle, ni dans les cours d’histoire de l’art, peu dans les musées… Alors, Célia décide de s’instruire majoritairement grâce à des ouvrages féminins comme pour leur laisser un peu plus de place dans sa bibliothèque et dans ses références.

Si les images artistiques représentent une grande partie de sa vie professionnelle, la musique occupe également une place importante de sa vie. Amatrice d’hyperpop en concert, une fois chez elle, le dynamisme de ce genre musical laisse plutôt place aux textes plus travaillés, militants, inspirants et énergisants du rap. C’est cette envie d’écriture (qu’elle pratique déjà) qui l’amène chez Fragil, à la poursuite de cette nouvelle nécessité de partage et de se rendre utile au monde.

Si à 23 ans Loïs a déjà traversé l'Atlantique, visité trois pays avec son sac sur le dos et sa curiosité en bandoulière, c'est au bord de l'Erdre, à Nantes qu'elle préfère se retrouver plus que partout ailleurs, à l'écoute du clapotis de l'eau, son élément préféré.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017