10 octobre 2024

Charlotte : une nantaise de retour à son port d’attache

C’est un lundi soir, sous une pluie bien nantaise que nous nous retrouvons au Traquenard avec Charlotte pour qu’elle me parle de son rapport à cette ville. Malgré ce temps maussade, impossible de ne pas être entraîné par sa bonne humeur.

Charlotte : une nantaise de retour à son port d’attache

10 Oct 2024

C’est un lundi soir, sous une pluie bien nantaise que nous nous retrouvons au Traquenard avec Charlotte pour qu’elle me parle de son rapport à cette ville. Malgré ce temps maussade, impossible de ne pas être entraîné par sa bonne humeur.

Charlotte commence par m’expliquer qu’elle est née à Nantes avant de partir s’installer avec ses parents dans le Finistère. Excepté quelques longues expériences en Australie, en Suisse ou en Indonésie, c’est principalement entre Nantes et la Bretagne que va se construire sa vie.

“C’est un peu mon port d’attache Nantes, quand je m’en vais, je retourne toujours ici.”

Après beaucoup d’emplois saisonniers durant sa vingtaine, c’est en quête de stabilité que Charlotte revient s’installer dans la Cité des Ducs il y a 6 ans. Elle devient alors éditrice en freelance pour une maison d’édition parisienne jusqu’à il y a peu, avant que la charge de travail ne l’entraîne vers un burn-out. Elle travaille depuis à la faculté de droit, un métier qui lui laisse du temps libre pour se reconnecter à ses premiers amours : l’écriture, le journalisme et les arts du spectacle.

C’est donc dans ce contexte que Charlotte s’est retrouvée chez Fragil, afin de redécouvrir Nantes d’une autre façon et de se remettre à l’écriture, tout en satisfaisant sa curiosité pour les divers domaines dont elle compte couvrir l’actualité.

“Réussir à oser faire des choses qui me plaisent vraiment.”

Avec sa longue et riche expérience de Nantes, difficile pour Charlotte de ne retenir qu’un lieu dans cette ville, pour elle, ça dépend des périodes : Pol’N, le Katorza, Stereolux, les bords de l’Erdre pour lire un bouquin ou dessiner… Elle est également adepte des bars du centre ville où elle a ses habitudes. Son triangle des Bermudes : Caf’K, Monsieur Machin, Zazou.

Pour finir, je lui demande de me décrire son ressenti sur Nantes en quelques mots et elle répond le sourire aux lèvres : “Je ne veux pas faire ma chauvine mais… Je me sens bien ici parce que je pense qu’il reste un air un peu breton, très convivial, on peut y faire des rencontres très facilement. Il y a aussi le cadre de vie, c’est hyper beau, c’est vert !”

Rendez-vous très bientôt chez Fragil pour découvrir ses prochains articles !

Originaire de Normandie, Bastien a grandi dans le vignoble nantais. Après des premiers pas en médecine, c’est finalement vers des études de géologie qu’il se dirige. Passionné du vivant et de la terre (il avoue avoir une collection de pierres depuis tout petit !), Bastien ressent le besoin de s’engager pour penser et changer le monde de demain.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017