Charte anti-sexiste

Depuis la rentrée d’octobre 2022, Fragil met en place une charte d’écriture anti-sexiste au sein de sa rédaction. Un document développé par des bénévoles et l’équipe salariée de l’association pour orienter les articles et productions vers une écriture inclusive et non discriminante.

Pourquoi cette charte ?

Les membres de l’association d’éducation aux médias Fragil ont produit ce document afin d’encadrer les pratiques d’écriture de la structure. Cette charte a pour but de lutter contre toutes les formes de discrimination et de valoriser l’égalité femmes-hommes, à travers une écriture non sexiste et inclusive. Cet engagement vaut pour l’organisation interne de l’association mais également pour le webzine dont elle est responsable, Fragil ayant conscience que les médias ont un pouvoir d’influence sur la société et les valeurs qu’elle promeut.

Pour qui ?

Ce document a été créé pour tous·tes les acteurs et actrices de l’association : les salarié·es, membres du Conseil d’Administration ainsi que l’ensemble des adhérents et adhérentes bénévoles. Cette charte est également accessible à toutes celles et ceux qui souhaitent librement s’en inspirer.

La charte de l’association suivi d’un guide d’écriture inclusive :

Sexisme, définition :

Personnes séxisées : toute personne subissant du sexisme (personnes trans, lesbiennes, intersexes, gays, bi·e·s, femmes, aces, tds, queers). Définition proposée par Juliet Drouar, art-thérapeute, artiste et activiste.

Attitude de discrimination fondée sur le sexe (spécialement, discrimination à l’égard du sexe féminin).
Source : dictionnaire Le Robert


Le sexisme est une idéologie qui repose sur l’idée que les femmes sont inférieures aux hommes. Ses

manifestations sont très diverses : des formes à l’apparence anodines (stéréotypes, « blagues », remarques)

jusqu’aux plus graves (discriminations, violences, meurtres).

Source : site du ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes

Discrimination, définition :


Constitue une discrimination directe la situation dans laquelle, sur le fondement de son origine, de son sexe, de sa
situation de famille, de sa grossesse, de son apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son patronyme, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, de son état de santé, de sa perte d’autonomie, de son handicap, de ses caractéristiques génétiques, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de ses opinions
politiques, de ses activités syndicales, de sa capacité à s’exprimer dans une langue autre que le français, de son
appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée, une personne est traitée de manière moins favorable qu’une autre ne l’est, ne l’a été ou ne l’aura été dans une situation comparable.
Source : Loi n°2017-256 du 28 février 2017 – art.

 

 

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017