Quel plus bel écrin que le château des Ducs de Bretagne pour accueillir les collections remarquables d’armes et d’armures de chevalerie, du Museo Stibbert de Florence. Plus de 150 objets originaux, de la Renaissance et du Moyen Âge, reflets de l’une des plus belles collections européennes et extra-européennes en la matière, sont présentés pour la première fois en France, après un passage aux Etats-Unis.
Mais l’exposition «Chevaliers» ne s’arrête pas là. Enrichie d’un focus sur la place des femmes dans la société féodale ou la persistance de l’imaginaire de la chevalerie au cinéma et dans les jeux vidéos, l’exposition, aux accents de Pop Culture, démontre avant tout combien cette figure du héros «sans peur et sans reproche» est encore bien ancrée dans nos mœurs. Des tournois et des joutes médiévales à Star Wars, décryptage d’un art né au 8ème siècle de notre ère.
L’oeil avisé d’un collectionneur
Les armes et armures présentées, véritables objets d’artisanat d’art, ont toutes été acquises par Fréderick Stibbert, riche héritier anglo-italien du 19ème siècle, épris de Moyen Âge comme c’était en vogue à l’époque du Romantisme. L’essentiel des collections exposées – toutes des pièces magistrales et parfaitement conservées- date de l’époque moderne (16ème siècle). Une période relativement tardive par rapport à l’histoire de la chevalerie mais faste pour la constitution des armures : seigneurs et monarques s’en saisissent pour asseoir leur pouvoir et ils prennent la pose, revêtus de modèles sophistiqués, pour leurs portraits officiels.
« Nous sommes face à des pièces magistrales qui montrent
qu’il y a vraiment une collection et un collectionneur derrière les objets,
un véritable œil ».
Krystel Gualdé, Directrice scientifique du musée d’histoire de Nantes.
Une approche anthropologique de la Chevalerie
Loin d’être une exposition sur le Moyen Âge, «Chevaliers» prend le parti de l’anthropologie. Elle investit cette figure si populaire de l’imaginaire collectif qu’est le chevalier et témoigne d’un véritable art de la guerre, progressivement codifié, qui atteint son point culminant au 15ème siècle, quand les tournois et les joutes deviennent des événement spectaculaires, déconnectés de la guerre. L’exposition brosse aussi une galerie de 14 portraits de chevaliers au destin hors du commun, issus de la mythologie, de la littérature ou ayant réellement existé.
Y’a-t-il eu des femmes chevaleresses ?
Même si la chevalerie a longtemps véhiculé un idéal masculin, le travail des historien.nes d’aujourd’hui permet d’égrener un certain nombre de femmes qui ont pris les armes. Des femmes de haut rang, notamment qui, lorsque leur époux était décédé ou fait prisonnier, se sont portées au secours de leur propre lignage et de leur territoire. L’occasion aussi d’évoquer le rôle de Christine de Pisan, femme de lettres de la fin du 14ème siècle qui défendit le rôle des femmes dans la société médiévale et participa notamment à la construction de la célébrité de Jeanne D’arc.
C’est en partie grâce aux arts, à la littérature et au cinéma que l’imaginaire chevaleresque a perduré jusqu’à aujourd’hui. Vous pourrez ainsi tester vos références cinématographiques en la matière : blockbusters et films historiques, mais aussi clins d’oeil plus surprenants, où héros et héroïnes portent à l’écran les valeurs de courage, de bravoure et de largesse.
Informations complémentaires :
Une exposition visible jusqu’au 20 avril 2025. Réservation conseillée.
- Voir la programmation culturelle, pour approfondir, s’émouvoir et s’amuser (nocturnes, après-midi en famille, conférences, cinéma, concerts…)
- Application de visite sur smartphone (adultes + enfants) gratuite
- Outils de médiation accessibles (supports FALC, supports tactiles, visite en LSF).