C’est sous le nom de Chronographe – instrument d’horlogerie permettant de mesurer des intervalles de temps – qu’a été inauguré le centre d’interprétation archéologique de Saint-Lupien, à Rezé. Après plus de dix ans de fouilles, l’ouverture prévue initialement pour les Journées du Patrimoine en septembre dernier, a finalement eu lieu les 28 et 29 janvier 2017. A cette occasion, plus de 3500 visiteurs ont remonté leur montre jusqu’aux premières heures du port de Ratiatum, ancêtre de l’actuelle Rezé .
La navigation dans le temps fait surgir de nouveaux sens
Nous découvrons au rez-de-chaussée l’exposition permanente : l’histoire de la ville romaine de Ratiatum (l’ancien nom de Rezé) et son port gallo-romain, entre le 1er et le 3ème siècle, disparu aujourd’hui sous l’effet de l’urbanisation. Les films d’animation, des promenades en 3D et des tables numériques permettent de reconstituer la ville portuaire de Ratiatum mais également d’entrer dans l’intimité de la vie quotidienne de ses habitants.
[aesop_quote type= »pull » background= »#282828″ text= »#FFFFFF » align= »left » size= »1″ quote= »Le Chronographe ne se contente pas de valoriser une collection, il donne aux visiteurs les clefs pour saisir l’histoire du site » parallax= »off » direction= »left » revealfx= »off »]
Le Chronographe ne se contente pas de valoriser une collection, il donne aux visiteurs les clefs pour saisir l’histoire du site. Plus qu’un musée, il est un « centre d’interprétation », mettant à disposition des outils de médiation pour pouvoir décrypter les recherches archéologiques. Des fonds sonores décrivant les chantiers de fouilles interpellent le visiteur. Au fil de l’exposition, nous découvrons le travail et la méthodologie des archéologues, puis, à notre tour, nous pouvons faire parler les vestiges au moyen de jeux sensibles ou numériques. La visite dans ce lieu ludique et interactif sollicite tous nos sens, à l’image d’un jeu olfactif où le visiteur doit reconnaître des aliments échangés à Ratiatum ou d’une boîte à toucher.
[aesop_image imgwidth= »1024px » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/02/montage-sens-photoshop.jpg » credit= »Emily Cruz » alt= »Le chronographe » align= »center » lightbox= »on » caption= »Expérimenter l’archéologie en se mettant à la place d’un archéologue » captionposition= »left » revealfx= »off »]
Les objets issus des fouilles étant protégés sous des vitrines, les visiteurs petits et grands sont invités à éveiller leurs sens en touchant les nombreux fac-similés. C’est ainsi que l’on se glisse dans la peau de certains spécialistes de l’archéologie, devenant le temps d’un instant céramologue, archéozoologue ou xylologue, et identifiant grâce au toucher un fragment de bois ou de pierre, observant des insectes ou des graines pour reconstituer l’environnement de l’époque. Qui sait ? En présentant les différentes branches de l’archéologie, le Chronographe pourrait même créer des vocations !
Une architecture qui repense le temps et l’espace
Les architectes, Jérôme Berranger et Stéphanie Vincent, ont conçu deux volumes sobres se complétant : l’un évoquant une cabane en bois, l’autre évoquant un échafaudage, dressé vers le ciel. Créé sur le site des fouilles de Saint-Lupien, ce bâtiment au nom énigmatique et poétique offre de multiples possibilités d’observation et d’interprétation qui sont révélatrices de la volonté du Chronographe de laisser carte blanche aux projections du visiteur. Ce centre de 800m² se compose de trois niveaux avec des ouvertures sur l’extérieur, nous offrant diverses perspectives sur le jardin archéologique, la Chapelle Saint-Lupien ou encore la Maison Radieuse. Il est également possible de prolonger l’exposition en déambulant sur le site archéologique comportant la Chapelle Saint-Lupien ainsi que des vestiges qui s’étendent sur près de 2 hectares. Le dialogue avec la topographie s’accentue en montant en haut du belvédère qui nous offre non seulement une vue imprenable sur le site mais aussi sur Nantes, sa Tour Bretagne et l’usine Béghin Say.
Un lieu atypique qui n’a pas fini de faire parler de lui
Curieux, les visiteurs attendent nombreux sur la passerelle du Chronographe, impatients d’entreprendre un voyage dans le temps de plus de 2000 ans. L’engouement n’est pas près de s’arrêter : en effet, le Chronographe a vocation à relayer l’actualité archéologique de la métropole en adaptant ses expositions temporaires, ainsi que les propositions des ateliers ou des apéro-conférences, amenées à évoluer au fur et à mesure des résultats de la recherche, présentant ainsi les vestiges du passé de façon attractive et originale.
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Les 11 et 12 février, de 14 à 18h, le Chronographe accueillera des danseurs de l’école municipale de musique et de danse pour le spectacle Les Architecturales, Lieux en mouvement qui propose de présenter l’architecture grâce au corps en mouvement.
Les visites sont gratuites jusqu’au 26 février.