« Qu’il y ait du public ou qu’il n’y ait pas du public, on veut juste faire de la musique ! ». Pour la fête de la musique, le collectif Raymonde ne sera pas à l’initiative d’un événement particulier, pas plus que ses membres. Le collectif connu à Nantes pour ses soirées jams nous explique que l’essence de Raymonde, c’est avant tout de rassembler aussi bien les passionné·e·s que les débutant·e·s dans la musique. Si la fête de la musique n’est pas au programme de cette année, c’est un stage plage improvisée qui est organisé fin août, dans le cadre des Rendez-vous de l’Erdre. Les instrumentistes recherchant à perfectionner leur capacité d’improvisation sont la cible de cet événement organisé sur 3 jours, le tout conclu par une jam ouverte au public.
« Il y a aussi un groupe privé où les artistes peuvent se rencontrer entre elleux, échanger et monter des groupes ensemble pour rester en mixité choisie, monter sur scène avec leurs projets respectifs ».
L’association créé un réseau d’artistes. On fait appel à celle-ci pour former ou compléter un groupe. Raymonde c’est surtout l’entraide. Depuis le petit studio de répétition jusqu’à la scène des jams, les personnes viennent s’essayer à l’improvisation, à de nouveaux instruments, pour échapper aussi à la pression du public.
« Les jams c’est un peu ça aussi le but, c’est de se dire qu’en fait on se crée nos espaces à nous. Si vous ne voulez pas nous laisser rentrer, nous inviter à votre boum, alors on va se faire nos propres boums ».
Les jams en mixité choisie, scènes réservées aux femmes, personnes trans et non-binaires sont au cœur de l’association. L’idée est de se réapproprier la scène musicale. C’est le constat d’un déséquilibre significatif dans les programmations qui alarme la co-présidente Solange. Elle qui fréquente la scène nantaise depuis son arrivée dans la ville, découvre avec les jams, des talents en retrait. La mixité choisie sert pour le collectif Raymonde de « phase transitoire » afin d’être « assez en confiance pour aller dans des espaces mixtes ». Et cela fonctionne, on peut retrouver cette année certain·e·s artistes de chez Raymonde au festival du Printemps de Bourges. Pour la majorité, c’est dans les bars et évènements associatifs qu’on les retrouve, à défaut des salles « institutionnelles » nantaises.
« C’est un peu une espèce de joie, de truc, d’émotion ! C’est incroyable de voir autant de bonheur, de joie et de talent, et de gens qui sont bien ensemble, et qui se sont trouvés ! »
Un groupe d’ouverture lance les festivités et va accompagner les volontaires. Puis c’est à qui le souhaite de monter sur scène. Les soirées laissent aux artistes la liberté d’improviser, de s’essayer à des ou de nouveaux instruments, au chant. Ce qui est recherché, c’est la création d’une synergie, d’un groupe éphémère.
« Il y a de la place pour tout le monde, il n’y a pas d’histoires d’égo »
La prévention des violences sexistes et sexuelles est un axe important pour le collectif. Si les jams sont en mixité choisie, c’est pour assurer un espace « safe », un espace « sans les agresseurs potentiels ». Les hommes cis-genre, « les potes » sont les bienvenus, pour assister aux prestations. À leurs débuts, des brassards blancs assuraient la sécurité des personnes et plus particulièrement des personnes queer, plus touché·e·s par ces violences nous confie l’association, en plus d’une charte. Au fur et à mesure des représentations, ces mesures sont abandonnées. Le besoin est moins présent. Le public rassemble des adeptes du concept, celleux qui en attendait l’initiative, celleux touché·e·s par le message que porte l’association.
Infos utiles :
Le collectif Raymonde sur Instagram
Inscriptions pour le stage Plage improvisée pendant les Rendez-vous de l’Erdre