En écho à l’exposition L’abîme. Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial, 1707-1830, l’événement « L’humain d’abord » devait se tenir sur une journée et finalement il va durer un mois. «Nous avons voulu co-construire cette réflexion avec les associations nantaises culturelles, militantes et mémorielles» indique Krystel Gualdé, la directrice scientifique du Musée d’histoire de Nantes au Château des Ducs. «C’était une première et les réponses ont été tellement riches et variées que nous en avons retenues beaucoup».
Au total, 15 associations ont répondu à l’appel d’offre. Leurs propositions correspondaient aux thématiques travaillées depuis 12 ans par le musée : cultiver l’héritage de la traite et sa mémoire ; lutter contre le racisme et l’esclavage.
Interroger le présent avec le passé
«A chaque fois que nous organisons une exposition sur le passé négrier de Nantes, nous cherchons à interroger le présent» insiste Krystel Gualdé. C’est pourquoi, à la fin de l’exposition, une salle est consacrée au racisme d’aujourd’hui et aux esclavages modernes que sont les mariages forcés et la prostitution.
Une étude réalisée en 2017 par l’OIT (l’Organisation Internationale du Travail) estime que la traite des humains touche 40 millions de personnes dans le monde : 25 millions victimes de travail forcé dont 4,5 millions d’enfants.
Se rencontrer pour faire tomber les barrières
«Pour nous, la meilleure façon de lutter contre le racisme et de faire tomber les barrières, c’est d’apprendre à se connaître et d’organiser des temps de rencontre» estime la directrice scientifique du Musée d’Histoire de Nantes. D’où le titre de cette série d’évènements : «L’humain d’abord».
Et pour partager ces moments d’échange, quoi de mieux que de proposer des défilés de mode dans les salles d’exposition, aux milieux des galères et des chaînes en fer, des chants gospel autrefois chantés par les esclaves dans les champs de coton, des soirées DJ et jazz.
S’enrichir de nos différences
Sont également proposés des conférences sur les ROMS et leurs 5 siècles d’esclavage en Roumanie, sur Beyoncé et Casey, « voix plurielles de l’engagement » et des ateliers de décryptage des préjugés et des stéréotypes racistes avec la mission H.
S’enrichir de nos différences, tel est l’objectif de cette programmation proposée par le Musée d’Histoire de Nantes. «L’humain d’abord» pendant tout le mois de mars au château des Ducs à Nantes.