23 juin 2017

La Compagnie Frasques dé-Boîtes

La Compagnie Frasques dé-Boîtes

23 Juin 2017

Habituée aux projets interdisciplinaires, la Compagnie Frasques présentera, le 30 juin prochain au Pannonica (grande salle), le spectacle « Les Boîtes », une création vocale et théâtrale, fruit de la collaboration entre les CM2 de l’école Dervallières Chézine et la Maîtrise de la Perverie.

Après un premier succès en 2016 avec le spectacle « le jazz est-il possible ? » qui mêlait sur scène des élèves des deux écoles, la Compagnie Frasques a décidé de retenter l’aventure de l’innovation et de la mixité sociale en créant le projet « Les Boîtes », une relecture décalée du mythe de Pandore, qui verra son aboutissement le 30 juin prochain.

[aesop_image imgwidth= »40% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2017/06/11M_3087CieFrasques©CarolineBigret.jpg » credit= »Caroline Bigret » align= »center » lightbox= »on » caption= »Capture du spectacle "le jazz est-il possible ?" » captionposition= »center » revealfx= »off »]

 

Tout a commencé en 2003 pour la Compagnie qui réunissait à l’époque des musiciens désireux d’expérimenter et de décloisonner les genres en proposant un « territoire d’invention artistique ouvert ». Créée par Guillaume Hazebrouck et Olivier Thémines, l’association a désormais pour but de développer et de promouvoir les projets interdisciplinaires à destination de publics divers et variés.

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« Les Boites » est donc dans cette lignée. Joué et chanté par les élèves de CM2 de l’école Dervallières-Chézine et la Maîtrise de la Perverie, l’école de chœurs, ce spectacle écrit par Erwann Jan et composé par Guillaume Hazebrouck est l’aboutissement d’ateliers pratiques menés sur le semestre grâce notamment à l’implication de François Jarny, professeur à l’école Dervallières-Chézine, musicien et passionné.

Coordonné par les salariés de l’association, ce projet, mixant des enfants du public et du privé, d’univers et d’origines différents, revêt également une dimension culturelle plus large en démocratisant les pratiques scéniques et théâtrales, en les mettant à la portée de publics instinctivement peu enclins à ces activités artistiques.

Rendez-vous le 30 juin au Pannonica pour assister à la restitution de cette expérience musicale et scénique.

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  • Erwann Jan : texte, mise en scène, direction
  • Guillaume Hazebrouck : piano, composition
  • Sébastien Boisseau : contrebasse
  • Gilles Gérard : chef de chœur de la Maîtrise de la Perverie
  • François Jarny : enseignant à l’école Dervallières Chézine
  • Matthieu Plouchart : régie technique
  • Zoé Forestier : costumes
  • Amira Sahraoui : chargée d’action culturelle
  • Céline Binet-Bos : administratrice

 

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017