Mais tu n’imagines pas la capacité de résistance des hommes. L’histoire de l’humanité nous l’a montré tant de fois. Alors on s’organise : Sur la ligne de front, les personnels soignants, paramédicaux, de propreté, puis tous ceux qui nous permettent de nous nourrir et de nous protéger. Au bout de la chaîne, nous, au chômage, retraités, ou en télétravail, confinés dans de bonnes ou mauvaises conditions, mais ouverts sur le monde en mouvement grâce aux journaux, radios, et réseaux sociaux.
Alors les appels à l’aide fleurissent, ainsi que les signes de reconnaissance et des actions concrètes portées par de nombreuses personnalités et associations.
Quelques exemples sur notre territoire nantais et en France
Avis aux couturières
Un médecin généraliste qui exerce à Nantes a lancé le site faisuneblouse.com, pour aider les soignants à se protéger pendant la pandémie. Idéalement, chaque soignant a besoin de deux ou trois blouses, « mais on est très mal équipés », s’inquiètent-t-elles sur les réseaux. Les consignes sont précises, des patrons de blouses sont en ligne sur le site. « Le don de blouses peut par ailleurs permettre aux personnes en confinement qui sont parfois un peu désœuvrées, angoissées, d’avoir une vraie action et de se sentir investies, de faire quelque chose pour leurs soignants de proximité », explique ce praticien.
De même, il est possible de fabriquer des masques en tissu, à partir du patron proposé par le CHU de Grenoble et les proposer aux maisons de retraite ou pour des lieux associatifs. Par exemple, nous sommes quelques unes à avoir fabriqué des masques pour Scopeli , épicerie coopérative et participative, restée ouverte pour que ses adhérents puissent se ravitailler et permettre aux agriculteurs locaux de vendre leur production.
Des chefs Nantais cuisinent pour les soignants
Les restaurants étant fermés, 27 chefs nantais ont décidé de s’organiser pour servir le personnel du CHU. Ainsi 4 à 5 restaurateurs se relaient chaque jour pour fournir 250 à 300 repas. Ils travaillent avec leurs fournisseurs habituels, petits ou grands pour offrir des repas variés. Une belle initiative pour réconforter les soignants
Les paniers solidaires, une plateforme nationale
Suite au confinement la situation est devenue critique pour des milliers de personnes et particulièrement :
– les plus fragiles, comme les personnes âgées et isolées qui ne peuvent plus se déplacer au risque de s’exposer, ou obtenir de l’aide à domicile
– les personnes en situation de grande précarité ou les SDF dépendants des organisations sociales et associatives caritatives
– les soignants qui, en première ligne pour sauver des vies, se retrouvent épuisés sans une minute à eux pour se nourrir correctement ou faire quelques courses.
. Deux acteurs majeurs mobilisés sur le terrain, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris et la Croix-Rouge Française*, se sont mobilisés et la plateforme de financement participatif récolte les dons pour distribuer des paniers complets (repas et produits d hygiène) et assureront l’identification des bénéficiaires. Même les petites sommes sont utiles.
https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/covid-19-les-paniers-solidaires
Contribution à la réflexion
Une autre manière de s’entraider est aussi de nous amener à réfléchir, prendre du recul, partager ses émotions, ses inquiétudes.
Le magazine « l’instant mouvement Up » nous apporte un éclairage sur la question de l’entraide en interviewant deux scientifiques, docteurs en biologie : Pablo Sévigné et Gauthier Chapelle qui ont écrit « l’entraide, l’autre loi de la jungle » dont voici un extrait :
Qu’en est-il de l’individu? L’entraide est-elle réellement spontanée ?
P.S. : Oui. Aussi étrange que cela puisse paraître, en situation de stress, et même de stress intense comme les grandes catastrophes (tsunamis, attaques terroristes, tremblements de terre, etc.), les survivants montrent des comportements de calme, d’auto-organisation, d’entraide et d’altruisme. Tous les témoignages de rescapés le montrent, la panique est extrêmement rare. Le problème est que même si notre capacité d’entraide spontanée est puissante, elle ne suffit pas à « faire société ». Il faut des mécanismes sociaux de stabilisation des niveaux d’entraide. Et l’évolution nous en a fourni plusieurs…
Ce ne sont bien sûr que quelques exemples, parmi des centaines dans toute la France. Mais les besoins sont importants dans tous les domaines. Alors, ce confinement indispensable va sans doute durer. Comment le rendre encore utile pour ceux qui le souhaitent ? Pour passer de l’intention à l’action, qu’est-ce qui peut faciliter l’engagement ?
Être bien informée sur la mission, pouvoir s’adresser à une personne référente si besoin, avoir connaissance des précautions à prendre. Mais le risque zéro n’existe pas.
Alors parmi toutes ces offres, chacun s’il le souhaite, peut trouver une action à la hauteur de ce qu’il se sent capable de faire : coudre en restant chez soi, participer à des distributions alimentaires, répondre au téléphone pour certaines associations, apporter un don financier, les modes de participation sont variées.
Cette solidarité locale et nationale, permettra à cet édifice sociétal de tenir dans la durée et de ressortir plus fort de toutes ces expériences.
Alors tu vois, roi Covid, les hommes, quelque soit leur pays, finiront pas gagner la bataille, ton règne touche à sa fin. Tu croyais nous anéantir, mais ce choc mondial au contraire nous ouvre les yeux et les consciences.
Gageons que ce temps à la fois de lutte et de réflexion, nous oblige à réinventer un autre monde, plus juste, plus solidaire et écologique et nous ramène à nos besoins essentiels au bénéfice de tous.