Partenaire régulier de Fragil depuis deux ans, le service territorial éducatif d’insertion (STEI) de Bouguenais a fait appel à l’association d’éducation aux médias et aux pratiques numériques pour encadrer quelques jeunes dans la découverte du journalisme. Entre janvier et février 2021, c’est à travers 6 séances de 2h30 que 4 jeunes hommes ont étés accompagnés dans la création d’un média axé sur le rap, le tout sur le réseau social Instagram. Travailler sur ce réseau social permet aux jeunes de manipuler un outil de leur quotidien d’une autre manière, en tournant l’objectif vers le monde plutôt que vers eux. Malgré une difficulté à maintenir un groupe soudé d’un bout à l’autre des six semaines, un noyau dur a s’est formé autour de deux jeunes qui ont pu participer à la totalité des ateliers. Retour sur quelques moments forts vécus avec eux.
Le journalisme en question
Autour du jeu d’écriture journalistique proposé par Fragil, les participants ont pu se confronter à l’écriture d’un premier texte journalistique. Cet exercice leur a permis de comprendre par la même occasion l’importance de poser des questions pour obtenir les réponses aux questions de base du journalisme : « qui ? quoi ? où ? quand ? comment ? pourquoi ? ».
Choix d’une ligne éditoriale : le rap nantais
Avant de se lancer dans une production médiatique, les jeunes ont étés invités à réfléchir à la ligne éditoriale de leur futur média et à définir à travers un débat argumenté une thématique qui ferait consensus au sein de l’équipe. Après avoir évoqué quelques thèmes envisageables tels que le FCN, les anime, la géopolitique ou bien « les filles », et après avoir réfléchi à ce qu’impliquait le choix de chaque thématique en terme de recherches de contacts et de déplacements personnels, c’est finalement le rap nantais qui a été choisi pour être au centre des sujets des reportages.
« Éléphant en Y », un nom plein de sens
La thématique étant choisie, les jeunes ont dû se pencher sur la recherche d’un nom pour le compte instagram qui accueillera leurs reportages. Un brainstorming a donc été organisé pour trouver un nom plus poétique que « rapdenantes » ou bien « acturap44 ». En listant un maximum de mots en lien avec Nantes et l’univers du rap, c’est « Éléphant en Y » qui a été choisi, évoquant à la fois l’éléphant mécanique des machines de l’île de Nantes et l’expression « en Y », popularisée par le rappeur Jul, qui se rapporte à la position d’une moto durant un wheelie avec les bras du conducteur qui s’en écartent, cascade très présente dans les clips de rap.
La recherche de sujets
Afin de cadrer leurs reportages, les jeunes stagiaires se sont lancés dans une recherche de sujets. Tout en les mettant en garde sur les possibles difficultés qu’ils allaient rencontrer pour réaliser au mieux les reportages sur lesquels ils voulaient se lancer, l’animateur de Fragil a invité les apprentis journalistes à définir chaque sujet sous forme d’une question unique à laquelle ils n’avait pas de réponse pour l’instant. Ainsi, les sujets ont été exposés sous la forme :
- Quels sont les liens entre le FCN et le rap nantais ?
- Comment les anime inspirent-ils les rappeurs nantais ?
La recherche de sources
Une fois les sujets définis, les participants ont été accompagnés dans la recherche de sources et l’envoi de messages de prise de contact. Malheureusement, la motivation des jeunes a commencé à s’éroder et il a été très difficile de les engager plus activement dans cette partie tournée vers l’extérieur. Ainsi, même si quelques rappeurs et rappeuses nantaises ont été contactées à travers la messagerie privée d’instagram, le peu de réponses reçues a conforté le groupe dans son inertie.
L’interview et la publication
Lors de la dernière séance, et face à la perte de motivation liée au manque d’engagement des jeunes entre chaque séance hebdomadaire et à l’absence de réponse positive des personnes sollicitées, l’animateur de Fragil a orienté les stagiaires vers la réalisation de reportages en lien avec leur thématique en les invitant à changer de sujets pour pouvoir interviewer le personnel du STEI. Ainsi, trois interviews ont pu être réalisées sur deux sujets (« Les jeunes du STEI écoutent-ils du rap ? » et « Les encadrantes écoutent-elles du rap? ») avant d’être synthétisées et publiées lors de la dernière séance.
Un bilan en demi-teinte
Même si le projet a rempli ses objectifs de découverte du journalisme et de réflexion autour des médias pour le public visé, le caractère sans doute trop ambitieux de la réalisation de reportages en faisant appel à des sources extérieures au STEI est à repenser pour éviter tout sentiment de déception des animateurs comme des participants.