22 octobre 2024

Derrière l’émission Curiocité de Prun’, des bénévoles aux profils variés

Le 17 octobre, c'était la première de la saison pour l'équipe du jeudi de Curiocité, "émission (presque) quotidienne" de Prun' radio. Entre novices et plus expérimenté·es, les bénévoles n'ont pas hésité à s'entraider en régie et en studio.

Derrière l’émission Curiocité de Prun’, des bénévoles aux profils variés

22 Oct 2024

Le 17 octobre, c'était la première de la saison pour l'équipe du jeudi de Curiocité, "émission (presque) quotidienne" de Prun' radio. Entre novices et plus expérimenté·es, les bénévoles n'ont pas hésité à s'entraider en régie et en studio.

« C’est la première du jeudi, bravo à nous », annonce Théo au micro pour lancer l’émission Curiocité de Prun’ radio, qui traite de l’actualité locale sur des thèmes variés avec une équipe par jour du lundi au jeudi.

Le 17 octobre, c’était la rentrée pour la team du jeudi, qui a la particularité d’être composée de 6 bénévoles aux expériences très variées. Ainsi, malgré le trac partagé par l’ensemble de la rédaction quelques minutes avant le direct à 17h30, les plus expérimenté·es ont pu rassurer les plus novices.

« Je suis un peu stressée de la première, mais ça va bien se passer », confie par exemple Mélina, qui continue pour une deuxième année en tant que journaliste à Curiocité. Ce soir, elle interviewe 3 intervenantes de l’association Nous Toutes 44. Théo à l’animation, Lison en régie, Mélina à l’interview… Comme dans toute radio, chacun·e a un rôle bien précis pour le bon déroulé de l’émission.

Mixité entre novices et habitué·es de la radio

Parmi les nouvelles recrues, 3 étudiantes. Lison, en licence de psychologie, était par exemple pour la toute première fois aux commandes de la régie ce soir-là. Prune, en école de commerce, « observe pour pas stresser la semaine prochaine », où elle s’essayera à l’interview en plateau. Sterenn, en histoire, était elle aussi venue regarder le fonctionnement de la régie avant de se lancer dans le grand bain la semaine suivante.

Elles ont découvert Curiocité sur les réseaux sociaux ou à la fac, et sont toutes les 3 plus ou moins venues pour la même raison, à savoir découvrir le monde de la radio. « Comme j’aimerais faire un BTS dans le son, ça me permettrait d’avoir une expérience », raconte Sterenn. « Ça avait l’air sympa car c’est accessible », ajoute-t-elle, ravie d’être épaulée par des bénévoles habitué·es de Prun’ comme Julia, déjà là depuis 4 ans, qui assiste en régie.

Pour cette première émission, l’équipe mixte de Curiocité accueillait des militantes de Nous Toutes 44 – 17/10/24

Si Prun’ met un accent sur l’accès aux étudiant·es, des profils plus expérimentés sont aussi acceptés. Julia et Mélina viennent par exemple toutes deux de la presse écrite. « Ça m’a vachement plu la première année,  je découvrais la radio, donc j’ai eu envie de continuer aussi car les valeurs de Prun’ me conviennent », détaille Mélina.

Théo, animateur ce jeudi soir, est lui passionné de radio depuis petit à côté de son travail d’intermittent : « J’étais dans une radio associative pour les collégiens et lycéens à Saint Nazaire et j’ai trouvé ça rigolo donc quand je suis venu à Nantes, j’ai essayé de trouver une autre radio ». Emma, en service civique cette année à la rédaction de Prun’, tire également son expérience d’une radio associative à Rennes. Étant donné que la section reportage, sur le terrain, est « plus difficile à prendre en main » par les novices selon Julie, salariée chargée de la rédaction, c’est donc Emma qui s’en charge.

Une entraide qui fait la force de l’équipe

Avant cette première émission, les nouveaux et nouvelles de l’équipe ont tout de même suivi il y a quelques semaines des temps de formation, notamment « pour apprivoiser tout le matériel technique », explique Lison. De quoi les mettre à l’aise. « On a fait une émission test, c’était pas de l’antenne mais juste pour s’entraîner », confie-t-elle en rajoutant que « ça a rassuré ».

A côté de ces temps de théorie en amont, les ancien·nes de Prun’ étaient aussi là en temps réel pour fournir des explications aux deux jeunes femmes. « Là, tu baisses le son », explique par exemple Julia à Lison en régie pendant qu’une des intervenantes parlait un peu fort. La chargée de rédaction Julie est aussi sur place pour superviser le tout : « C’est chouette car on est bien aiguillés, elle nous accompagne vraiment si on a besoin de relecture ou d’aide, on est très bien soutenus », explique Mélina, qui a apprécie ce fonctionnement depuis l’année passée.

Lison, qui gérait pour la première fois la régie, a bien été guidée par Julia – 17/10/24

Au milieu de l’émission, petit souci technique : un mauvais reportage est lancé. Mais pas de souci, car les plus ancien·nes savent réagir et rassurer Lison et Sterenn. « C’est pas très grave », dit Julia en reprenant la main en régie, pendant que Julie improvise sur le plateau. Elle salue même les capacités d’improvisation de la jeune régisseuse : « C’est bien d’avoir laissé les micros ouverts pour qu’on puisse meubler ».

Une formation de pair à pair, permise par la diversité de profils des bénévoles, c’est ce qui fédère alors l’ensemble de la rédaction. « Il y eu des cafouillages, mais il en faut toujours… On a créé une super équipe », conclue Mélina.

La salariée de Prun’, Julie, aimerait d’ailleurs davantage consolider les liens entre les bénévoles cette année en organisant une conférence de rédaction tous les mardis. Les formats devraient aussi évoluer avec davantage de reportages sur des sons d’ambiance « pour laisser plus de place à la créativité et sortir les micros du studio », rajoute-t-elle. Autre nouveauté de cette saison, le « répondeur », un numéro mis en place d’ici peu auquel chacun·e pourra laisser un message qui sera diffusé en fin d’émission.

Informations complémentaires

Volontaire en service civique cette année à Fragil, Enora est passionnée de littérature, d'histoire, de cinéma... Son objectif est de devenir journaliste culturelle !

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017