En ce début de semaine aux Dervallières, des fleurs de mosaïques ont poussé aux pieds des immeubles du quartier. Se cachent derrière ces fleurs, le collectif La Luna et plusieurs habitant·es du quartier.
Une association qui veut « se confronter à des questions sociales »
La Luna, c’est une association de 3 artistes qui, une fois sorties des beaux-arts, avaient « envie de faire de l’art autrement”, nous dit Marie, une des membres du trio. Pour elle, La Luna vise à faire de l’art pour “se confronter à des questions sociales”, plutôt que pour “vendre des œuvres à des gens qui ont de l’argent”. Dans cet optique, l’association crée “des œuvres participatives avec des habitants des quartiers populaires en partant de leurs savoirs faire et de leurs rêves”, nous dit Laure, aussi membre du trio d’artiste à l’origine de La Luna. Pour Marie, “inviter les habitants à faire”, permet aux habitant·es de “transformer et d’améliorer leur quotidien grâce à la fabrication d’œuvres d’arts”.
Une association presque hors de son temps qui communique très peu mais plus que jamais connectée au réel. La Luna privilégie le fait de prendre son temps dans la rencontre avec des habitant·es en prônant la discussion. Idem pour leur processus de fabrication que Marie nous décrit : « on fait de l’art comme on fait du jardinage ».
Des ateliers sociaux-artistiques
Le nom La Luna vient de l’intérêt porté par nos 3 artistes à la lune pour sa discrétion et son importance. Une importance que Fragil a tout de suite comprise en interrogeant Johan lors d’un atelier mosaïque aux locaux de La Luna aux Dervallières. Licencié en 2019, il nous avoue “reprendre confiance en soi”, grâce à ces ateliers qui lui permettent un “retour à la sociabilité et à l’emploi petit à petit”. Sentiments partagés par Nadia qui ne se sentait “pas capable”, de réaliser des mosaïques avant de “participer aux activités” proposées lors des ateliers artistiques de La Luna. « Sortir un peu de la maison », en faisant de « belles rencontres », c’est aussi ce que rendent possible ces ateliers pour Abdel, un participant du quartier Saint-Joseph.
L’aspect social est donc très présent dans ces ateliers. Il permet à des participant·es “de faire sortir leur créativité”, comme nous dit Ghislaine ou même de “se découvrir”, comme Edith, qui participe aux ateliers de La Luna depuis une dizaine d’années.
Des œuvres d’arts qui donnent « du peps »
Pour Edith, qui habite aux quartiers des Dervallières depuis 10 ans, les fleurs de mosaïques qui ont poussé sur les murs de son quartier cette semaine lui font “plaisir”. Elle voit ces œuvres d’arts comme “un petit détail qui peut changer le quotidien des habitants et leur donner le sourire”. « Un petit détail » qui fait déjà son effet puisque nombreux·ses passant·e·s ont déjà manifesté leur curiosité et admiration pour ces mosaïques. Selon Ghislaine “même les gens en voiture s’arrêtaient pour regarder ces créations”.
“Ce projet collectif, c’est l’ADN de La Luna”, pour Marie. Pour les artistes amateur·ices et habitant·es du quartier des Dervallières ou d’ailleurs qui y ont participé, ce projet devrait “mettre un coup de peps” dans le quartier. Pour Noa, stagiaire à La Luna, ces oeuvres d’arts « habillent vraiment le quartier », et pourrait lui donner « une autre image ».