Dans le contexte du mois des fiertés, l’exposition « Restitution, Archives et Mémoires Queer », soutenue par la Ville de Nantes est organisé au sein de la galerie l’Atelier. Crée par l’association, ce fruit de la « mise en dialogue des étudiant·es des Beaux-arts de Nantes et de Nantes Université avec des artistes professionnel·les, principalement basé·es à Nantes » devait accueillir quatre groupes scolaires, dans le cadre du parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) proposé par la Ville de Nantes, qui se sont finalement tous rétractés.
« On n’a aucune certitude »
« L’inscription à cette médiation s’est faite sans connaitre la thématique », explique Jordane Thomas-Bellec, le médiateur de l’exposition. Peu de temps après que la thématique, à savoir « une interrogation sur ce qui fait mémoire au sein des communautés Queer », a été révélée, trois des quatre groupes (dont un lycée) « ont annulé sans donner de raisons », complète-t-il. Il explique qu’« on n’a aucune certitude » au sujet d’un renoncement de ces écoles en lien avec la thématique.
La 4e visite prévue avec une classe de CM1-CM2 a été, elle, annulée quelques jours avant le début de la médiation, bien que l’institutrice apparaissait motivée au moment de la visite de préparation, « ça lui semblait quand même important, d’autant plus qu’elle évoquait la question de la discrimination à l’école », révèle le médiateur. Pourtant, quelques heures plus tard, l’institutrice annule la visite scolaire à la suite de discussions « avec l’école et les familles » invoquant des doutes quant au niveau scolaire plus « adaptées au niveau secondaire », explique-t-il.
« Des choix pédagogiques »
Face au renoncement de la 4e visite, l’équipe de la Ville de Nantes évoque « un choix pédagogique ». Selon elle, « il s’agit d’une décision qui relève de la stricte responsabilité des enseignants : faire des choix en s’adaptant à l’âge de leurs élèves et à leurs projets pédagogiques ».
Pourtant, pour le médiateur, un doute subsiste celui de « pressions des collègues et des parents d’élèves » et «d’auto-censure » de l’institutrice, qui l’auraient alors poussé à l’annulation de la visite.
« Ne recevoir aucun groupe scolaire, ça ne m’était jamais arrivé »
Une association prête à se « censurer »
« On n’avait accepté pas mal de choses pour adapter, voire censurer certaines œuvres, pour vraiment être sûr·e·s de recevoir des scolaires. Quitte à faire quelques concessions, on était prêt·e·s à aller loin », regrette Jordane Thomas-Bellec, soulignant le travail réalisé pour accueillir des classes avec l’association Le Lac à l’Épaule. De plus, V. Jourdain, co-fondatrice de l’association, nous explique qu’une « partie de l’exposition est faite pour les enfants et les adolescents ».
Elle confie « C’est assez terrifiant ». Le médiateur confesse : « Je ne m’y attendais pas. Je m’attendais qu’il y ait moins de visites, forcément, qu’il y ait des réticences. Mais pas que ça aille aussi loin ». Avant de rajouter : « ne recevoir aucun groupe scolaire, ça ne m’était jamais arrivé ».