Entre octobre et novembre 2021, l’association Fragil s’est rendue auprès de la classe de Seconde du lycée Saint Stanislas dans le cadre d’un appel à projet proposé par la DRAC. Pendant six ateliers de deux heures, les élèves de la classe « médias » ont participé à l’élaboration d’un média pour lutter contre la haine en ligne, le compte Instagram nommé « Instarcèlement« .
La haine en ligne : une thématique « intéressante »
Les deux première séances étaient dédiées à la définition commune de la notion de haine en ligne ainsi que l’élaboration des sujets par petits groupes. L’animatrice de Fragil a proposé à la classe différents ateliers afin d’explorer les connaissances de chacun.e et de creuser la thématique imposée. L’atelier débat mouvant a particulièrement séduit les élèves, après avoir lu une phrase clivante, ils et elles devaient individuellement se positionner dans la salle de classe selon leur avis, « d’accord » ou « pas d’accord ». Pendant le débat, deux phrases ont notamment fait réagir : « Il vaut mieux faire attention à ce que l’on dit et fait en ligne pour ne pas se faire cyber-harceler » et « Il faudrait surveiller les victimes de harcèlement pour éviter qu’elles deviennent harceleuses à leur tour ». Un temps nécessaire pour que l’ensemble de la classe puisse s’exprimer et commencer à trouver des sujets à aborder au sein du futur média.
Dans le bilan réalisé par les élèves de manière individuel, le mot « intéressant » est ressorti à de nombreuses reprises pour qualifier la thématique proposée par Fragil dans ce projet. Un avis général qui s’est bien retrouvé dès les premières séances puisque les élèves ont rapidement établi une liste de sujets à intégrer au compte Instagram. Le compte Instarcèlement comprend notamment des publications sur la haine en ligne envers les personnes en situation de handicap, sur la nudité sur les réseaux sociaux ou encore sur les comptes « haters ». C’est au total treize posts que les élèves ont publiés après six semaines d’ateliers.
Exemple : un post sur la nudité sur les réseaux sociaux
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Se mettre dans la peau de journalistes : un exercice rigoureux
A l’aide de plusieurs ateliers, les élèves se sont petit à petit glissé.e.s dans la peau de journalistes de terrain. Apprendre les bases de l’écriture journalistique, faire une interview enregistrée, travailler la ligne éditoriale de son article sont autant de pratiques que les jeunes ont pris plaisir à découvrir. Parmi les difficultés rencontrées par l’ensemble de la classe, le travail de l’angle a nécessité un suivi plus poussé. En effet une fois le sujet trouvé, les élèves ont eu du mal à définir leur angle, c’est à dire la question à laquelle doit répondre leur article. Encouragée par Fragil, cette méthode de questionnement permet aux jeunes journalistes de définir plus précisément le sujet de leur post Instagram, et donc je pouvoir se questionner sur les sources à interroger et les propos qu’ils et elles vont devoir récolter.
Avec une autonomie largement appréciée par chaque petits groupes d’élèves, la classe entière a réussi à produire un média luttant contre la haine en ligne. Le logo et la biographie ont été confié.e.s à un groupe de jeunes femmes volontaires et qui ont pu soumettre leurs idées au reste du groupe. Lors de la publication des posts tous et toutes ont pu découvrir le travail des autres et les choix de formats différents tels que la vidéo ou le podcast audio. Beaucoup d’élèves regrettent le manque de temps pour approfondir le projet et déplorent également des ateliers « pas assez ludiques ». Des retours inspirants pour la suite de ce grand projet financé par la DRAC qui se poursuit auprès de trois autres lycées du département.
Ci-dessous des exemples des posts publiés sur Instarcèlement :
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