« Ce stage m’a confirmé mon métier de prédilection« . Ravie, Alicia, 15 ans a passé deux après-midis à s’initier au journalisme en compagnie de Kayliam, 15 ans, et Raphaël, 14 ans. Accueilli·es au premier étage du Carré des Services de Saint-Herblain, les ados s’étaient inscrit·e·s de manière volontaire à ce stage gratuit proposé par le Point Ressources Jeunesse de la ville. Encadré·e·s par François-Xavier Josset, chargé de projets médiatiques pour l’association d’éducation aux médias Fragil, les ados ont pu passer six heures ludiques, mais studieuses, autour de la thématique de la création d’information.
Un temps pour s’initier et débattre
Le premier après-midi est dédié à la réflexion autour de la création d’information. Les jeunes sont invité·e·s à découvrir la méthode journalistique à travers plusieurs ateliers ludiques : écriture journalistique, reportage photo, réalisation de mini-interviews. La première qualité d’un·e journaliste ? « Il faut être curieux« , répondra Alicia après avoir participé aux différents exercices.
Pour compléter ce temps de réflexion, un débat mouvant est organisé par l’animateur sur la thématique du journalisme. « Il faudrait un document officiel pour être journaliste », « Les journalistes ne devraient pas donner leur opinion », « Pour les journalistes, il devrait être plus important de parler de 10 morts à 10km que de 100 morts à 1000km »… autant de questions qui bousculent un peu les ados et qui les amènent à réfléchir aux notions de ligne éditoriale, de hiérarchisation de l’information, ou encore de la définition même de ce qu’est un·e journaliste. Un moment très apprécié de Raphaël qui a « appris plein de choses », notamment à travers ces échanges avec ses camarades.
Une rencontre inattendue avec une journaliste qui s’ignore
En fin d’après-midi, une surprise a donné corps à la réflexion menée jusque là : une correspondante locale de Presse-Océan s’est jointe au groupe pour réaliser un article sur l’atelier. Surprenante entrée en matière, elle se présente en affirmant « Moi je ne suis pas journaliste, je n’ai pas de diplôme« . Saisissant l’occasion au vol, et reprenant certains arguments déjà avancés par les jeunes lors des débats, l’animateur a pu questionner cette fausse idée. En effet, il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme pour être journaliste. De plus, les CLP (correspondant·es locaux/locales de presse), dont le rôle est de rechercher, vérifier et diffuser des informations, pratiquent en faisant cela…du journalisme. N’en déplaise aux journalistes professionnel·les qui ont parfois un peu oublié que ce n’est ni le salaire, ni la demande d’une carte de presse qui en font des journalistes, mais bien la pratique du journalisme.
Un temps pour pratiquer
Pour le second après-midi de stage, l’animateur a invité les trois ados à se lancer dans une création de média en 3h seulement. Du choix de la ligne éditoriale, à la première publication en passant par le choix des sujets traités, et le choix du nom du média, tout a été décidé par cette jeune équipe de journalistes. Pour la ligne éditoriale, ce sera « le carré des services, cette semaine ». Un choix qui permettra de toujours coller à l’actualité du lieu. Pour le nom, reprenant l’apprentissage de la veille, Kayliam proposera « Le Curieux de Service« . Un jeu de mot malin collant avec le nom du lieu, validé sans hésitation par ses deux acolytes. Concernant les sujets, les idées fusent. « L’atelier de journalisme », « le restaurant solidaire », « les activités proposées », « le ressenti des usagers »… après quelques minutes passées à réfléchir aux meilleures personnes à interroger pour couvrir chacun des sujets, les trois ados sont partis en reportage dans le bâtiment. Armé·e·s de leurs smartphones et surpassant leur timidité, les jeunes journalistes récoltent en moins d’une heure de quoi réaliser quatre reportages vidéos aux angles bien définis. Pris par le temps, ils et elle n’auront malheureusement le temps de ne monter qu’une seule interview avant la fin de la journée, mais tous et toute repartent avec l’idée en tête qu’il leur est possible de créer leur propre média pour y publier leur propres reportages dès que l’envie leur viendra.
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