Certains médias ont trouvé drôle (qu’est-ce qu’on se marre ! ) de mettre en lien l’élection de Donald Duck Trump et l’arrêt de la carrière musicale de Maître Gims. Comme une éclaircie ultime après le cataclysme. Vraiment ?
Sous nos pieds, un sol instable, un monde en ébullition, du sable mouvant duquel il faut s’extirper. Nous ne prenons ni les leçons du passé, ni celles du présent, et nous détruisons la potentialité d’un avenir meilleur à petit feu.
Cette vieille tendance à prendre à la légère de véritables signaux d’alerte. Le cri d’un peuple étouffé, qui, par dépit, se retrouve à glisser dans les urnes, les voix qui traduisent une exaspération profonde.
Des caricatures à tire-larigot, des photomontages, des petites blagues ici et là comme pouvoir de démystification ? Les médias basent leurs informations sur l’ironie d’un triste sort, qui finalement s’avère avoir beaucoup plus de pouvoir qu’il n’en a l’air. Brexit. Trump président. Les fruits de notre récolte. Il est temps de réagir, d’avoir conscience de ce qui se joue sous nos yeux et de prendre acte de cet appel de toute une société désenchantée. Pensez-vous réellement que des émissions dites politiques comme Une Ambition intime présentée par Karine Lemarchand sont le remède à nos maux ? Aussi frivole qu’inappropriée, une ode à la société du spectacle et à la peopolisation de la classe politique, vide de sens et d’authenticité. Soyons acteurs de nos vies, transformons nos bras ballants en poings levés. Notre rage asphyxiée en protestation solidaire. Nos maux opprimés en mots révoltés. Cet élan d’espoir est essoufflé mais ne demande qu’à être attisé. Ne laissons pas l’obscurantisme s’installer, l’hégémonie nous assujettir. Coexistons, à l’unissons, en nous écoutant les uns et les autres. Pour que demain, la roue puisse tourner d’un sens commun.
Aurélie Clément / Novembre 2016