1 avril 2019

Empreinte numérique et enquête autour des métadonnées au lycée Guichard de Guérande

Dans le cadre de ses journées numériques, le lycée professionnel Olivier Guichard de Guérande a sollicité Fragil pour mettre en place un atelier autour de l’identité numérique, de l’e-réputation et de l’empreinte numérique à destination de deux classes de seconde.

Empreinte numérique et enquête autour des métadonnées au lycée Guichard de Guérande

01 Avr 2019

Dans le cadre de ses journées numériques, le lycée professionnel Olivier Guichard de Guérande a sollicité Fragil pour mettre en place un atelier autour de l’identité numérique, de l’e-réputation et de l’empreinte numérique à destination de deux classes de seconde.

Cet atelier à destination de deux classes de seconde s’est déroulé en deux parties :

  • La première a consisté en un jeu d’enquête. Répartis en groupe de deux, les élèves ont dû, à partir de 40 photos, déterminer le nombre d’appareils utilisés, puis les lieux et les horaires de prises de vue. Une fois ce travail accompli, ils ont reconstitué les parcours des différents photographes puis ont visuellement identifié les fondateurs du compte Instagram CoDacDePhoMaCa. Une enquête préparée et organisée par Fragil.
  • La deuxième partie a consisté en une réflexion collective autour des notions d’empreinte numérique, d’identité numérique et d’e-réputation. A partir d’une photo de makis postée sur instagram, d’une description et d’un commentaire, les élèves se sont rendus compte du nombre d’informations qu’ils pouvaient collecter sur cette personne pourtant inconnue. Un riche débat a suivi cette prise de conscience.

[aesop_image imgwidth= »40% » img= »https://www.fragil.org/wp-content/uploads/2019/04/IMG_20190329_132754.jpg » credit= »Fragil » align= »center » lightbox= »on » captionposition= »left » revealfx= »off » overlay_revealfx= »off »]

Après ces deux parties, le reste du temps a permis de discuter de toutes ces notions et de questionner les jeunes sur leurs usages d’internet, des réseaux sociaux, des jeux vidéos… Et pour finir, nous avons parlé des contenus inappropriés auxquels ils avaient pu être confrontés et des dérives du net qu’ils avaient parfois subies (cyberharcèlement, usurpation d’identité, menaces…).

Deux ateliers de 3h30 à destination de 2 classes de 2nde:

Réalisateur de formation, Merwann s’intéresse à la musique, à la littérature, à la photographie, aux arts en général. De juillet 2017 à juillet 2023, il a été rédacteur en chef du magazine Fragil et coordinateur de l'association.

L'édito

Touche pas à mon info !

L’investigation vit-elle ses derniers mois sur l’audiovisuel public en France ? Contraints par une réduction budgétaire de 50 millions d’euros en 2018 par rapport au contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’ancien gouvernement, les magazines « Envoyé Spécial » et « Complément d’enquête » verront leurs effectifs drastiquement diminués et une réduction du temps de diffusion au point de ne plus pouvoir assurer correctement leur mission d’information. Depuis l’annonce, les soutiens s’accumulent, notamment sur Twitter avec le hashtag #Touchepasàmoninfo, pour tenter de peser sur les décisions de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, déjà visée par une motion de défiance. L’association Fragil, défenseur d’une information indépendante et sociétale, se joint à ce mouvement de soutien.

Après la directive adoptée par le Parlement européen portant sur le secret des affaires en avril 2016, il s’agit d’un nouveau coup porté à l’investigation journalistique en France. Scandales de la dépakine, du levothyrox, du coton ouzbek (pour ne citer qu’eux), reportages en France ou à l’étranger sur des théâtres de guerre, à la découverte de cultures et de civilisations sont autant de sujets considérés d’utilité publique. Cela prend du temps et cela coûte évidemment de l’argent. Mais il s’agit bien d’éveiller les consciences, de susciter l’interrogation, l’émerveillement, l’étonnement ou l’indignation. Sortir des carcans d’une société de consommation en portant la contradiction, faire la lumière sur des pratiques, des actes que des citoyens pensaient impensables mais bien réels. Telle est « la première priorité du service public », comme le considère Yannick Letranchant, directeur de l’information.

En conclusion, nous ne pouvions passer à côté d’une citation d’Albert Londres ô combien au goût du jour, prix éponyme que des journalistes d' »Envoyé Spécial » ont déjà remporté : « Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. »


Valentin Gaborieau – Décembre 2017